Il paraît que la réserve fédérale a rassuré les investisseurs hier soir, et que cela explique le rebond constaté sur les indices américains. La banque centrale n'a pas touché à son dispositif global – elle n'avait pas de raisons de le faire – et a réitéré sa promesse d'être très accommodante pour soutenir l'économie. Mais son communiqué initial puis l'intervention de Jerome Powell un peu plus tard ont été très explicites sur un point : "la trajectoire économique dépendra largement de l'évolution du virus" tandis que "tant que les gens ne seront pas sûrs que la maladie est sous contrôle, il n'y aura pas de reprise économique complète". La Fed exhorte à ne pas baisser la garde sur la pandémie, un appel du pied à la Maison Blanche, et souligne l'importance de la politique budgétaire de soutien, un appel de l'autre pied au Capitole. 

Les investisseurs auront surtout retenu que la planche à billets va continuer à fonctionner, puisqu'après tout, la recette a porté ses fruits jusque-là. Et que la Réserve Fédérale a donné rendez-vous en septembre (le 16 précisément) pour communiquer une nouvelle approche de son mandat, ce qui a immédiatement été traduit par les taux resteront au plancher plus longtemps que prévu. A ce moment-là, il restera moins de deux mois avant l'élection présidentielle aux Etats-Unis, et je vous fiche mon billet que la rentrée des classes aura été un beau bazar, un peu partout en occident.

Dans l'actualité immédiate, le déluge de résultats d'entreprises partagera la vedette avec les premières estimations, forcément horribles, des PIB allemand et américain du second trimestre. 

Le CAC40 perdait 0,2% peu après l'ouverture, à 4949 points.

Les temps forts économiques du jour

L'Allemagne publie aujourd'hui trois statistiques importantes : l'évolution du chômage (9h55), le PIB du 2e trimestre (10h00) et l'inflation préliminaire de juillet (14h00). Aux Etats-Unis, les regards se tourneront à 14h30 vers le PIB du 2e trimestre et les inscriptions hebdomadaires au chômage.

La paire euro / dollar évolue à 1,7743 USD ce matin. L'once d'or se maintient à 1962 USD. Le pétrole reste scotché à ses niveaux récents, à 41,2 USD pour le brut léger américain WTI et à 43,70 USD pour le Brent de mer du Nord. Le rendement de l'obligation d'État américaine atteint 0,57% sur 10 ans. Le Bitcoin va bien, merci pour lui, à 11 034 USD l'unité.

Les principaux changements de recommandations

  • Bureau Veritas : Exane BNP Paribas passe de surperformance à neutre en visant 19 EUR.
  • Freenet : Berenberg passe de conserver à acheter en visant 18 EUR.
  • Getlink : Caixa passe d'acheter à neutre en visant 14,50 EUR.
  • Lonza : Goldman Sachs relève son objectif de cours de 440 à 545 CHF.
  • Michelin : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 112 à 107 EUR.
  • Puma : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 68 à 80 EUR.
  • Schindler : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 275 à 285 CHF.
  • Schneider Electric : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 107 EUR. Liberum reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 110 à 130 EUR.
  • Smurfit Kappa : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 30,50 à 32 EUR.
  • Solutions 30 : Genesta reprend le suivi à l'achat en visant 17,70 EUR.
  • Spirent Communications : Liberum reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 270 à 310 GBp.
  • TF1 : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 6,60 EUR.
  • Tullow Oil : Berenberg passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 55 à 40 GBp.
  • Vallourec : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 33 à 29 EUR.

L’actualité des sociétés

En France

Parmi les publications de résultats (pour une couverture plus exhaustive, c'est par ici) :

  • Air Liquide : le groupe se dit confiant dans sa capacité à réaliser une marge opérationnelle en hausse cette année, et un résultat net proche de celui de 2019 à taux de change constant.
  • Airbus : le groupe a consommé 12,4 Mds€ de trésorerie au 1er semestre, à cause de l'onde de choc de la pandémie, pour un EBIT ajusté de -0,9 Md€. L'industriel insiste sur les mesures prises pour s'adapter à la situation, et fait part de son ambition de ne pas consommer de trésorerie avant fusions et acquisitions et financements-clients au deuxième semestre.
  • Arkema : le chimiste s'attend à une baisse d'environ 10% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre, après un recul de 18% au second.
  • Ipsen : le laboratoire a enregistré une légère croissance de 3,1% de son chiffre d'affaires au premier semestre, et vise désormais sur l'année entière une progression supérieure à 2%.
  • Eramet : l'entreprise minière accuse 623 M€ de pertes au terme du premier semestre et se trouve toujours dans une situation délicate. La direction envisage toutes les options pour la filiale Aubert & Duval et appelle les autres actionnaires de la SLN à l'aide.
  • Euronext : l'opérateur boursier, à contre-courant, annonce des bénéfices en vive progression au second trimestre, grâce à une explosion des volumes de transactions.
  • La Française des Jeux : le chiffre d'affaires du premier semestre 2020 a reculé de 15 % à 849 M€. La société n'est toujours pas en mesure de fournir des prévisions annuelles.
  • LafargeHolcim : le cimentier a dépassé les attentes en matière de chiffre d'affaires et de résultat opérationnel au premier semestre. "Le pic de la crise est derrière nous. Nous prévoyons un second semestre solide basé sur la pleine reprise de juin, la tendance de notre carnet de commandes et les prochains plans de relance de gouvernements", s'est réjoui le directeur général.
  • Safran : le groupe a subi au premier semestre un net recul de son chiffre d'affaires et de son résultat opérationnel courant, mais reste bénéficiaire au niveau opérationnel. Il table sur une marge opérationnelle de 10% en 2020 et un cash-flow libre à nouveau positif au second semestre… si la reprise progressive du secteur aérien se confirme !
  • Suez : les résultats semestriels sont un peu moins dégradés que prévus, si l'on met de côté les charges exceptionnelles et dépréciations qui ont été prises. Le groupe table sur un retour à la croissance organique de 2 à 4% au second semestre, avec un résultat d'exploitation compris entre 600 et 650 M€.
  • TechnipFMC : le groupe de services pétroliers est resté bénéficiaire au second trimestre, malgré la morsure du coronavirus. Les entrées de commandes se sont toutefois effondrées. Le management a confirmé son objectif de réduction des coûts de 350 M€ d'ici la fin de l'année. Quant au projet de scission, il n'a pas vraiment été abordé.
  • Teleperformance : le groupe est finalement rattrapé par la crise, avec des objectifs financiers 2020 revus en baisse (ils avaient été suspendus il y a quelques semaines). Il table sur 6% de croissance organique et au moins 12,5% de marge opérationnelle courante cette année, ce qui n'est déjà pas si mal.
  • Unibail : le numéro un européen des centres commerciaux a subi une baisse de 14,2% de ses loyers au premier semestre, pour un résultat net récurrent en recul de 27,2%. Le management estime que les signes de reprise sont encourageants dans les centres européens. 97% d'entre eux étaient rouverts en Europe, et 77% aux États-Unis. La foncière ne peut toutefois pas fournir de prévisions annuelles.
  • Vallourec : la société accuse une perte de 493 M€ au second trimestre, alourdie par 440 M€ de dépréciations d'actifs. Les modalités de la recapitalisation nécessaire sont toujours en discussion, ce qui signifie qu'elles sont très compliquées.

Total a pris 8,1 Mds$ de dépréciations d'actifs dans ses comptes du second trimestre, après avoir révisé à la baisse ses projections de prix pétroliers à moyen et long terme. Renault a vendu 1,25 million de véhicules au cours du premier semestre, en baisse de 35%, dans un marché en repli de 28,3%. L'OPA amicale de Worldline sur Ingenico démarre. La CFE-CGC et la CGT dénoncent un "dialogue social dégradé" chez Groupe ADP. Quadient acquiert la fintech YayPay, leader dans le domaine de l'automatisation de la gestion du poste client. Onxeo lance son transfert vers Euronext Growth. Drone Volt réalise son premier vol " hors vue " en Belgique. La cotation des actions Orapi reprend ce matin.

Fnac Darty, JCDecaux, GTT, Coface, Elis, Bilendi, Infotel, AdVini, Marie Brizard, Ales Groupe, MG International, Axway, Delta Drone, Capelli, PSB Industries, Cast, Visiativ, NRJ, Umanis, EuropaCorp, Synergie et bien d'autres ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Parmi les publications de résultats :

  • Credit Suisse : le bénéfice avant impôt de la banque a progressé de 19% à 1,6 MdCHF. Le consensus n'était qu'à 675 MCHF.  Elle va verser la deuxième partie de son dividende, équivalenet à la première distribution de 0,1388 CHF par action.
  • Enel : le groupe a réduit sa prévision de bénéfice 2020, en dépit d'une bonne résistance au premier semestre.
  • Nestlé : le groupe a dégagé une croissance organique de 2,8% au premier semestre. La marge opérationnelle courante récurrente a progressé à 17,4%. La croissance organique annuelle devrait se situer entre 2 et 3%, pour une marge en hausse.
  • PayPal : le bénéfice net par action ajusté a atteint 1,07 USD au second trimestre, alors que le consensus était positionné à 0,87 USD, grâce à des volumes de transactions plus élevés que prévu.
  • Samsung : les résultats trimestriels sont supérieurs aux attentes.
  • Shopify : le chiffre d'affaires de la société a quasiment doublé au cours du trimestre précédent, dopé par l'engouement autour du commerce en ligne.
  • Standard Chartered : les résultats semestriels sont plus élevés que prévu grâce à des dépréciations moins lourdes que ce qui était attendu.

Aux États-Unis, les parlementaires accusent les GAFA (Amazon.com, Apple, Facebook, Google) d'abuser de leur position dominante pour écraser la concurrence. Qualcomm flambe après la clôture de Wall Street, grâce à la signature d'un énorme contrat avec Huawei, pourtant persona non grata aux Etats-Unis. Huawei devient provisoirement le numéro un mondial de la vente de Smartphone, avec 55,8 millions d'appareils écoulés au second trimestre, contre 53,7 millions pour Samsung. Eastman Kodak continue sa flambée après que les autorités eurent fourni à la société une ligne de financement pour produire des ingrédients pharmaceutiques pour lutter contre le coronavirus.

Ça publie. Apple, Amazon.com, Alphabet, Facebook, Nestlé, Samsung, Procter & Gamble, Mastercard, Comcast, L'Oréal, AstraZeneca, Eli Lilly, Linde, Royal Dutch Shell, Total, Hermès, Volkswagen

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