* La Fed publie le 2e volet des résultats des stress tests

* Les plans de distribution de BB&T et Ally rejetés par la Fed

* JPMorgan et Goldman Sachs devront revoir leur copie

* BB&T, JP Morgan et Goldman baissent en après-Bourse (Actualisé avec précisions, citations)

par Emily Stephenson et Rick Rothacker

WASHINGTON, 14 mars (Reuters) - La Réserve fédérale américaine a demandé jeudi à Goldman Sachs et JPMorgan & Chase d'améliorer leurs procédures pour déterminer le montant de leurs redistributions aux actionnaires, tout en avalisant leurs plans de rachats d'actions et de versements de dividendes.

Le deuxième volet des résultats des stress tests annuels auxquels sont soumis les 18 principales banques américaines montre que la Fed reste vigilante sur l'utilisation des réserves des différentes institutions, près de cinq ans après le pic de la crise financière.

Quatorze banques ont vu leurs plans approuvés sans condition.

Ceux de BB&T Corp et d'Ally Financial ont été refusés, tandis qu'American Express a dû ajuster le sien pour tenir compte des remarques du régulateur qui jugeait que son plan initial aurait trop entamé ses fonds propres.

La banque centrale a cherché à déterminer l'impact des projets de distribution de dividendes et de rachats d'actions sur le ratio de fonds propres des différentes banques dans l'hypothèse de conditions économiques extrêmes au cours des deux prochaines années.

Le régulateur a avalisé les plans de Goldman Sachs et JPMorgan mais a fait état de "faiblesses" non précisées qui justifient de nouveaux contrôles. Les deux banques devront de nouveau rendre compte à la Fed avant la fin du troisième trimestre.

Un haut responsable de la Fed a refusé d'entrer dans le détail, indiquant seulement que les plans devaient tenir compte des projections de résultats dans les scénarios de stress.

Les deux banques pourront proposer des rachats d'actions ou versements de dividendes mais tout nouveau plan devra être au préalable soumis à la Fed, qui pourra les refuser.

"Nous sommes satisfaits de garder de la souplesse pour redistribuer du capital aux actionnaires", a déclaré Lloyd Blankfein, le directeur général de Goldman Sachs, dans un communiqué.

"JPMorgan est pleinement engagé à répondre à tous les critères de la Fed", a de son côté déclaré Jamie Dimon, le directeur général de JP Morgan & Chase.

CITIGROUP MONTE EN APRÈS-BOURSE

La Fed n'a pas communiqué dans le détail les plans de redistribution des banques mais beaucoup l'ont fait à titre individuel dans la journée.

Bank of America, dont le plan avait été retoqué en 2011, a ainsi fait savoir qu'elle comptait racheter pour cinq milliards de dollars d'actions ordinaires et jusqu'à 5,5 milliards d'actions préférentielles, en maintenant par ailleurs son dividende trimestriel à un penny par action.

JP Morgan prévoit six milliards de dollars de rachats d'actions et une majoration de son dividende à 38 cents au titre du deuxième trimestre, après 30 cents au premier.

American Express prévoit d'augmenter son dividende trimestriel de trois cents, à 23 cents par action, et de racheter pour quatre milliards de dollars d'actions en 2013.

Un plan initial plus ambitieux a été rejeté mais AmEx l'a modifié à la demande de la Fed, qui pour la première fois laissait aux banques un délai de 48 heures pour corriger le tir en cas de précautions insuffisantes.

La semaine dernière, la Fed avait publié un premier volet de résultats des stress tests qui ne tenait pas compte des projets de distribution de dividende et de rachats d'actions. (voir

Ally Financial était alors le seul des 18 établissements à ne pas avoir atteint le niveau requis de 5% de fonds propres dans un scénario du pire qui prenait pour hypothèse un taux de chômage de 12,1% aux Etats-Unis et une chute de 50% de la Bourse.

L'Etat fédéral est l'actionnaire principal d'Ally, l'ancienne filiale de crédit de General Motors, depuis le sauvetage du groupe par les pouvoirs publics pendant la crise financière.

La Fed a expliqué avoir rejeté le plan d'utilisation du capital d'Ally "tant pour des motifs quantitatifs que qualitatifs".

BB&T, qui avait passé avec brio le test de jeudi dernier avec un ratio de fonds propres de 9,4%, l'un des meilleurs scores des 18 banques, a quant à elle vu son plan rejeté "après une analyse qualitative" - dont la Fed n'a pas dit davantage.

En après-Bourse, BB&T cédait 2,3%, JP Morgan 2% et Goldman Sachs 1,9% en réaction aux résultats des stress tests.

US Bancorp et Citigroup, dont les plans ont été autorisés en l'état, gagnaient au contraire 2,4% et 1,1% respectivement.

US Bancorp prévoit un nouveau programme de rachat d'actions d'un montant de 2,25 milliards de dollars tandis que Citigroup envisage de racheter des actions à hauteur de 1,2 milliard de dollars d'ici le premier trimestre 2014. (Véronique Tison pour le service français)