Dans leur quête du rebond des actions, les investisseurs ont peut-être trouvé un plancher la semaine dernière. Ou peut-être pas, après tout on parle de marchés financiers et "les performances passées ne préjugent pas des performances futures". Mais ne faisons pas trop la fine bouche, puisque les remontées ont été remarquables, en particulier aux Etats-Unis. L'indice large américain S&P500 était en hausse hebdomadaire de 6,5%, après avoir perdu 11,6% sur les trois semaines précédentes. En Europe, le STOXX Europe 600 s'est contenté d'une hausse de 2,5%, après -9,2% en trois semaines. Les pertes 2022 sont loin d'être recoupées, mais la spirale baissière a été enrayée.

La répartition sectorielle de la semaine écoulée est intéressante parce qu'elle illustre bien le sentiment et les doutes du marché. Les secteurs les plus plébiscités sont ceux de la Santé et de l'Immobilier (riche en sociétés foncières), ce qui donne un tour défensif aux allocations. On note aussi le retour des Technologiques sur le devant de la scène, avec un double phénomène : des investisseurs qui rechargent en stars de la cote (Apple, Microsoft et Google notamment) et en seconds couteaux plus spéculatifs mais laminés depuis les pics de novembre dernier.

A l'inverse, les compartiments liés à l'inflation comme l'Energie et les Matières Premières sont en territoire négatif. Est-ce à dire que nous sommes déjà entrés dans des stratégies boursières post-inflationnistes ? Tout va très vite en finance mais il ne faudrait pas exagérer non plus. La baisse de ces secteurs est avant tout une correction liée aux craintes de récession, qui réduirait la demande. A ce titre, la position des Banques est assez singulière : elles sont un peu moins plébiscitées ces derniers jours, parce que leur attrait dans un monde de hausse de taux est désormais contrebalancé par les menaces que ferait peser un ralentissement économique, notamment en matière de solvabilité de la clientèle.

C'est bien joli tout ça, mais comment justifier ce sursaut des actions ? D'abord, il faut rappeler que les cycles économiques et les cycles boursiers ne se superposent pas. En général, les indices baissent en anticipation d'une récession alors que l'économie va encore bien et rebondissent avant le point bas macroéconomique. Sans trop entrer dans les détails, c'est parce que les financiers placent leur argent en fonction de scénarios futurs et non de la situation passée ou en cours que décrivent les indicateurs macro classiques. En conséquence, ce n'est pas parce que l'économie se dégrade que la bourse baisse forcément. Ou lorsqu'elle est en plein boom que les actions montent (même si ça aide, il faut bien l'avouer).

Mais le rebond de la semaine dernière, qui a l'air parti pour continuer ce matin, repose aussi sur un changement de perception de l'action de la banque centrale américaine. Les investisseurs ont désormais bien intégré la pugnacité de la Fed à combattre l'inflation. La détente du rendement des obligations d'Etat américaines montre qu'ils croient que la banque centrale n'aura pas à aller aussi haut que prévu dans ses hausses de taux. D'où un scénario plus favorable que ce qui était encore modélisé il y a dix jours. En réalité, la Fed fait tout ce qu'elle peut pour resserrer verbalement les conditions financières pour ne pas avoir à le faire en vrai, du moins pas autant qu'elle cherche à le faire croire, résume très bien cet investisseur sur un forum de discussion professionnel.

Le programme de la semaine est encore très "macro" en attendant le retour sur le devant de la scène des résultats trimestriels des entreprises. Voici quelques informations importantes au sortir du Weekend :

  • La Banque centrale européenne lance aujourd'hui son forum annuel. Il a lieu traditionnellement à Sintra, au Portugal, où le climat est un peu plus sympathique qu'à, par exemple, Dublin ou Rovaniemi. Christine Lagarde doit prononcer un discours dès ce soir, mais les financiers s'intéresseront surtout à une table ronde organisée mercredi après-midi entre la présidente de la BCE, Jerome Powell (Fed) et Andrew Bailey (BoE).
  • Un sommet du G7 a démarré hier en Allemagne avec un ordre du jour chargé. On y débat des maux actuels du monde et des sanctions visant la Russie, mais aussi d'investissement et de prix de l'énergie. Les discussions s'étalent du 26 au 28 juin.
  • La Russie fait défaut sur sa dette pour la première fois depuis 1918. Une excellente occasion de ressortir les fameuses histoires de famille sur les emprunts russes que l'arrière-grand-père avait achetés en 1910 avec la bénédiction de l'Etat français.

 En Asie Pacifique, la semaine démarre fort dans le sillage de Wall Street. Le Japon, l'Australie et la Chine gagnent 1 à 2% et Hong Kong un peu plus. Les indicateurs avancés européens regardent vers le haut eux-aussi. Le CAC40 a démarré la séance en hausse de 0,6% à 6110 points.

Les temps forts économiques du jour

Les commandes de biens durables aux Etats-Unis (14h30) et les chiffres de l'immobilier ancien (16h00) sont au programme. Seconde journée de réunion pour le G7. Tout l'agenda macro ici.

La paire euro / dollar est stable à 1,0551 USD. L'once d'or remonte un peu à 1834 USD. Le pétrole gagne 1% avec un Brent de Mer du Nord à 113,16 USD le baril et un brut léger américain WTI à 107,60 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans remonte légèrement à 3,15% sur 10 ans. Le bitcoin se négocie 21 100 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Aker Carbon Capture : SEB démarre le suivi à conserver en visant 20 NOK.
  • Atos : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif réduit de 40,30 à 29,40 EUR.
  • Bossard : UBS reste à la vente avec un objectif réduit de 200 à 181 CHF.
  • Coloplast : ABG passe de vendre à acheter en visant 925 DKK.
  • Compagnie Financière Richemont : UBS reste à l'achat avec un objectif réduit de 139 à 133 CHF.
  • Darktrace : Berenberg reste à l'achat avec un objectif réduit de 1000 à 600 GBp.
  • Faurecia : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 28 EUR.
  • Fresenius Medical Care : Jefferies passe de sous performance à acheter en visant 64 EUR.
  • Hermès : HSBC passe de conserver à acheter en visant 1350 EUR.
  • Holcim : UBS passe d'achat à neutre en visant 45 CHF.
  • Interroll : Research Partners reste à conserver avec un objectif réduit de 3400 à 2100 CHF.
  • Kion : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 63 EUR.
  • Koné : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 61 à 56 CHF.
  • Lonza : Julius Bär reste à l'achat avec un objectif réduit de 840 à 780 CHF.
  • Merlin Properties : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 12 EUR.
  • Moncler : HSBC passe de conserver à acheter en visant 53 EUR.
  • Naked Wines : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 800 à 250 GBp.
  • Novo Nordisk : Exane BNP Paribas passe de sousperformance à neutre en visant 750 DKK.
  • NTG Nordic Transport : SEB démarre le suivi à l'achat en visant 390 SEK.
  • Randstad : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 49 EUR.
  • Schindler : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 225 à 192 CHF.
  • Soitec : J.P. Morgan réduit son objectif de cours de 240 à 195 CHF.
  • TeamViewer : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 12 EUR.
  • The Swatch Group : UBS reste neutre avec un objectif réduit de 242 à 237 CHF.
  • Thulé : Handelsbanken passe d'acheter à conserver.
  • Valneva : Stifel passe d'acheter à conserver en visant 12 EUR.
  • Whitbread : Liberum passe de conserver à acheter en visant 3320 GBp.
  • Zalando : Baader Helvea reste à accumuler avec un objectif de cours réduit de 41 à 30 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Le bouclier tarifaire gaz est prolongé jusqu'à la fin de l'année en France. Les dirigeants d'Electricité de France, Total et Engie, dans une tribune commune, appellent à limiter dès aujourd'hui la consommation en prévision de l'hiver prochain.
  • Crédit Agricole Assurances verse 2 Mds€ de dividende exceptionnel à Crédit Agricole
  • Schneider subit une préjudice d'1 M€ après un braquage sur le site iséroise de Moirans, pour des caisses de poudre d'argent.
  • Ipsen acquiert Epizyme et étend son portefeuille en Oncologie, pour 247 M$ plus un éventuel complément de prix.
  • La Commission européenne valide la mise sur le marché du vaccin VLA2001 de Valneva contre le covid, la première de type standard en Europe pour un vaccin covid.
  • Compagnie Plastic Omnium va investir 52,5 %€ pour racheter Actia Power à Actia.
  • Voltalia développe un nouveau complexe renouvelable solaire dans le sud-est du Brésil.
  • Transgene et BioInvent présentent les avancées positives de BT-001.
  • Foncière Euris va céder le centre commercial "L’Heure Tranquille" à Tours pour 10 M€.
  • Transfert effectif de la cotation des titres Atari sur le marché Euronext Growth Paris le 30 juin 2022.
  • Europlasma tire de nouvelles tranches sur son instrument de financement dilutif.
  • Fill Up Media réussit son entrée en bourse.

Dans le monde

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Prosus et Naspers vont vendre des actions Tencent pour mener à bien leurs programmes de rachat d'actions.
  • ISS exhorte les actionnaires de Spirit Airlines à voter pour l'offre de Frontier Group aux dépens de celle de JetBlue.
  • Deutsche Lufthansa prévoit un retour à la normale des opérations aériennes en 2023, indique Die Welt.
  • RWE repensera ses investissements au Royaume-Uni si la taxe sur les entreprises d'électricité est appliquée, selon le Financial Times.
  • Dye & Durham abaisse de 5,50 à 4,30 AUD le prix de son offre sur Link Administration.
  • Novartis annonce le succès d'étude pour le Kesimpta contre la sclérose en plaques.
  • Wise annonce que la FCA britannique a ouvert une enquête sur son PDG Kaarmann.
  • CareTech accepte une offre de rachat par un consortium dirigé par Sheikh Holdings Group pour environ 870,3 M£.
  • Google fait l'objet d'une plainte antitrust déposée par un rival danois spécialisé dans la recherche d'emploi.
  • DKSH achète le distributeur d'ingrédients pharmaceutiques Refarmed.
  • Saipem lance aujourd'hui la souscription à l'augmentation de capital de 2 Mds€ qui doit lui permettre d'assainir son bilan.
  • Un juge américain refuse de rejeter les poursuites visant Bristol-Myers Squibb, accusé d'avoir retardé son médicament anticancéreux Breyanzi pour éviter les paiements aux actionnaires de Celgene.
  • Principales publications du jour : Nike, Prosus, L'OccitaneTout l'agenda ici.

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