Genève (awp) - Le gendarme financier Finma est appelé à la rescousse dans le cadre d'une conflit de travail impliquant le groupe bancaire Syz. Le Français Jérôme Goldas, autrefois distributeur de fonds de placement chez Syz, invite l'autorité de surveillance à intervenir auprès de la banque genevoise afin que celle-ci honore une décision de justice rendue en France, rapportent jeudi la Tribune de Genève et 24 Heures.

"Malgré les multiples demandes et relances, la Banque Syz n'a toujours pas procédé au règlement des sommes mises à sa charge", regrette l'avocat de M. Goldas, Stéphane Draï, dans un courrier à la Finma reproduit partiellement dans les deux quotidiens. Un retard d'autant plus inexplicable qu'un éventuel recours de l'établissement n'aurait pas d'effet suspensif, assure l'homme de loi.

Dans cette affaire au long cours, le Conseil des prud'hommes de Paris a condamné fin octobre 2018 le groupe Syz notamment pour "licenciement sans cause réelle et sérieuse" et "travail dissimulé". Les deux parties croisent le fer devant la justice depuis près de dix ans.

Suite à cette décision prud'homale, l'établissement genevois est tenu de dédommager Jérôme Goldas à hauteur de 400'000 francs suisses. L'ancien employé réclame davantage, soit 3 millions de francs suisses, et a interjeté un recours en décembre pour obtenir davantage.

Contactée par les deux quotidiens, Syz affirme qu'elle n'entend pas se soustraire au droit. "Notre banque entend se conformer à toute décision de justice entrée en force", explique le groupe dans une prise de position. L'examen d'un éventuel recours de la décision du Conseil des prud'hommes de Paris est en cours, le délai n'étant pas encore échu.

La Finma reste sur la réserve, rappelant qu'elle n'est pas "responsable des décisions d'autres autorités, y compris (...) étrangères. "Nous exigeons néanmoins des instituts assujettis qu'ils identifient, maîtrisent, le cas échéant réduisent leurs risques", considère l'autorité, citée dans l'article.

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