Pour l’heure, les conditions d’un rebond véritable des dettes subordonnées ne sont pas réunies, selon Jérémie Boudinet, Responsable Crédit Investment Grade, La Française AM. Il souligne que les fondamentaux sont résilients, avec un secteur bancaire européen solide, et que les valorisations sont très attractives. Mais pour le spécialiste, le problème se situe dans cette volatilité extrême des taux qui perdure depuis le début de l’année 2022, et qui est à un niveau inédit depuis 2008.

Le gestionnaire d'actifs conseille donc de surveiller la volatilité implicite des taux souverains et attendre qu'elle décroisse. " Quand cette volatilité décroîtra-t-elle ? Sans doute quand les niveaux d'inflation seront stabilisés, ce qui n'est pas notre scénario pour cet hiver à tout le moins ", précise Jérémie Boudinet.

La deuxième chose à surveiller selon lui est le retour des flux vers les fonds obligataires, et plus particulièrement vers les fonds crédit.

" Finalement, qu'attendons-nous ? " s'interroge La Française AM.

Et de répondre : " De la visibilité sur les banques centrales, mais aussi sur l'ampleur de la récession qui nous attend. De cette ampleur dépendra l'amplitude des mouvements sur les marchés actions et des flux qui en découleront. Ce dégorgement finira par être très favorable aux dettes subordonnées, car les fondamentaux et les valorisations seront suffisamment bons pour justifier un retracement des spreads de crédit ".

" Ainsi donc, les fondamentaux et les valorisations ne sont pas les déclencheurs du point d'entrée, mais ce qui en justifiera l'ampleur ", conclut Jérémie Boudinet.