PARIS/BUCAREST, 27 janvier (Reuters) - La France espère décrocher de lucratifs contrats d'armement en Roumanie, après avoir notamment déployé dans ce pays un escadron de chars Leclerc et un système de défense antiaérienne dans le cadre de la posture défensive du flanc oriental de l'Otan, ont déclaré des sources diplomatiques.

L'armée française assume le commandement d'un Groupement tactique de présence avancée de l'Alliance atlantique basé à Cincu, dans le centre de la Roumanie, auquel elle fournit quelque 500 de ses 800 soldats, les autres provenant des Pays-Bas et de Belgique.

La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, y était attendue vendredi en compagnie de ses homologues roumain et néerlandais, après s'être rendue jeudi à Odessa, en Ukraine.

Leurs échanges ainsi qu'un entretien ultérieur avec le président roumain Klaus Iohannis porteront sur la guerre en Ukraine, les exportations de céréales et les relations bilatérales, ont dit des responsables français.

"On a une relation stratégique avec la Roumanie qui est forte" depuis 15 ans, a-t-on souligné de source diplomatique à Paris en amont de cette visite.

"Mais la réalité est que (...) ce partenariat est encore plus dense" depuis que le président Emmanuel Macron a décidé l'envoi de l'escadron de chars Leclerc et le déploiement du système de défense antiaérienne Mamba, a-t-on ajouté.

"On souhaite donc concrétiser ça avec de la coopération sur des dossiers industriels qui sont très porteurs."

La France espère notamment parvenir à un accord sur la vente de quatre corvettes de type Gowind qui permettraient d'améliorer la sécurité de navigation en mer Noire, épicentre de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Le contrat, d'un montant estimé à 1,2 milliard d'euros, est en discussion depuis que le marché a été attribué à Naval Group en 2019.

Alors que Bucarest entend moderniser sa marine, parent pauvre de son armée, et a porté ses dépenses en matière de défense à 2,5% de son PIB cette année, une lettre d'intention a aussi été signée en vue de l'achat éventuel d'au moins un sous-marin français Scorpène lors du déplacement d'Emmanuel Macron en Roumanie en juin dernier, mais le dossier ne semble pas avoir avancé depuis cette date.

"On souhaite faire avancer tout ça", insiste-t-on de source française. "On ne va pas discuter que des corvettes, il y aura aussi des discussions sur les sous-marins." (Reportage de John Irish à Paris, avec Luiza Ilie à Bucarest, rédigé par Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)