PARIS (Reuters) - La France va injecter huit milliards d'euros dans des projets paneuropéens portant notamment sur les batteries, les semi-conducteurs, l'hydrogène et le secteur de la santé, a annoncé vendredi le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

La Commission européenne a assoupli temporairement ses règles en matière d'aides d'État, généralement strictes, pour les Projets importants d'intérêt européen commun (IPCEI), un mécanisme européen visant à promouvoir les domaines industriels stratégiques de l'UE tels que la transition énergétique et numérique.

"La France va mettre au total 8 milliards d'euros dans ces fameux projets d'intérêt collectifs européens qui vont nous permettre - nous Français et nous Européens - de rivaliser technologiquement avec les meilleurs standards mondiaux, ceux de la Chine et ceux des États Unis", a déclaré Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse.

Exposant les priorités de la présidence française de l'UE au premier semestre 2022, le ministre de l'Économie a déclaré que la France avait affecté 1,5 milliard d'euros au projet d'usine de batteries électriques de Douvrin (Pas-de-Calais), qui vise à créer 2.000 emplois.

Il a ajouté que 1,7 milliard d'euros supplémentaires seraient consacrés aux semi-conducteurs, un secteur touché par des pénuries massives entravant les chaînes d'approvisionnement des constructeurs automobiles en particulier, alors que la demande paraît surmonter l'impact de la pandémie de COVID-19.

L'investissement aidera le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectonics à faire passer sa production hebdomadaire de 6.800 à 8.000 puces sur son site de Crolles (Isère).

Dans le domaine de l'hydrogène, la France va investir 3 milliards d'euros dans 15 projets européens communs qui bénéficieront à des entreprises françaises, dont le groupe de chimie Arkema, le constructeur automobile Renault, les équipementiers automobiles Faurecia, Plastic Omnium, le fabricant d'équipements de production et de stockage d'hydrogène Mcphy et le groupe de gaz industriels Air Liquide, a déclaré Bruno Le Maire.

Le secteur de la santé bénéficiera pour sa part de 1,5 milliard d'euros d'investissements publics pour développer les biothérapies et augmenter les capacités de production afin d'éviter la dépendance vis-à-vis de fournisseurs non européens.

Enfin, 300 millions d'euros sont prévus pour soutenir de développement du stockage de données dans des systèmes de cloud français ou européens au profit des groupes OVH, Atos et Orange, a précisé le ministre.

(Reportage Leigh Thomas, version française Diana Mandiá, édité par Sophie Louet)