PARIS (Reuters) - La France a élaboré une proposition visant à ce que les forces de maintien de la paix des Nations unies remplacent les forces israéliennes au Liban avant la date butoir pour le retrait des troupes de l'Etat hébreu, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
La télévision publique israélienne a rapporté mercredi que les Etats-Unis avaient autorisé Israël à maintenir une présence "à long terme" dans le sud du Liban, après que des sources ont déclaré à Reuters que l'Etat hébreu a demandé un nouveau report de la date butoir pour le retrait de ses troupes.
Citant des membres du cabinet de sécurité israélien, la chaîne de télévision publique KAN a rapporté par la suite que les Etats-Unis ont donné à l'armée israélienne la permission de rester dans "plusieurs endroits" au Liban au-delà du 18 février
Aux termes de l'accord de cessez-le-feu annoncé en novembre dernier par les Etats-Unis et la France, Israël disposait d'un délai de 60 jours pour retirer ses troupes du Sud-Liban, où il menait depuis octobre des assauts terrestres avec l'objectif annoncé de détruire les capacités du Hezbollah.
L'accord chapeauté par Washington et Paris prévoit le repli des combattants du Hezbollah à l'écart des zones frontalières et le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, afin que l'armée libanaise - qui se tient traditionnellement à l'écart du conflit - puisse s'y déployer dans le même temps.
"Nous nous sommes efforcés de formuler une proposition qui puisse répondre aux attentes d'Israël en matière de sécurité, puisque le pays a prévu de rester plus longtemps à certains endroits de la ligne bleue", a dit Jean-Noël Barrot aux journalistes à l'issue d'une conférence internationale sur la Syrie organisée à Paris.
Il a précisé que la proposition prévoyait que des casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), dont des forces françaises, remplacent les forces israéliennes aux points d'observation et que les Nations unies soutenaient cette idée.
"Il nous appartient maintenant de convaincre les Israéliens que cette solution est susceptible de permettre un retrait complet et définitif", a déclaré le ministre.
Jean-Noël Barrot s'est par ailleurs entretenu jeudi avec son homologue libanais, Youssef Raggi, avec qui il a insisté sur "la nécessité d'un retrait complet de l'armée israélienne au sud de la ligne bleue conforme au calendrier agréé, et du déploiement effectif des Forces armées libanaises dans cette zone", a fait savoir le ministère dans un communiqué.
(John Irish; version française Camille Raynaud)