WINDSOR, Angleterre, 10 avril (Reuters) - Des salves seront tirées samedi à travers la Grande-Bretagne en hommage au prince Philip, mari de la reine d'Angleterre Elizabeth II et figure de premier plan de la famille royale britannique pendant près de 70 ans, décédé vendredi à 99 ans.

Malgré l'appel de la famille royale à respecter les règles de distanciation sociale contre le coronavirus, de nombreux britanniques ont déposé des cartes et des bouquets à l'extérieur du château de Windsor et du palais de Buckingham durant toute la nuit de vendredi à samedi.

"Nous pleurons tous avec vous, madame", lit-on en première page du tabloïd Sun, tandis que le Daily Mail publie un hommage de 144 pages à Philip, décédé vendredi à Windsor.

Le palais de Buckingham devrait annoncer les détails de ses funérailles samedi, qui se dérouleront probablement dans un cadre restreint, dépouillé de la grandeur des occasions royales traditionnelles, en raison du COVID-19 et de l'aversion du prince défunt pour ce genre de cérémonies.

Les forces armées marqueront la mort de Philip à midi avec des tirs de salves d'unités d'artillerie à Londres, Édimbourg, Cardiff, Belfast et Gibraltar, ainsi que de navires de guerre.

"Quelle vie ! Merci d'avoir servi notre pays", pouvait-on lire samedi matin sur un message déposé devant le palais de Buckingham.

Les drapeaux à Buckingham et sur les édifices publics dans toute la Grande-Bretagne ont été mis en berne vendredi.

Le prince Philip avait été hospitalisé mi-février en raison d'une infection et n'avait quitté l'hôpital qu'au bout d'un mois, pour retourner au château de Windsor.

D'origine grecque, le mari de la reine a joué un important rôle dans la modernisation de la monarchie après la Seconde Guerre mondiale et passait pour être le principal soutien et l'homme de confiance d'Elizabeth II.

Son décès va sans doute susciter des interrogations sur une éventuelle abdication de la reine, âgée de 94 ans, bien que les experts estiment une telle issue peu probable.

Philip "voulait probablement que l'on se souvienne de lui comme d'un individu à part entière", a déclaré l'héritier du trône, le prince Charles, qui est allé voir la reine vendredi après-midi quelques heures après la mort de son père.

"Il n'admettait pas les imbéciles avec plaisir, donc si vous disiez quelque chose qui était en quelque sorte ambigu, il disait : 'Décidez-vous!' Peut-être cela a-t-il incité quelqu'un à choisir ses mots avec soin", a ajouté Charles. (Natalie Thomas, version française Benjamin Mallet)