ATHENES, 18 septembre (Reuters) - La Grèce espère obtenir prochainement le feu vert des autorités de l'Union européenne au lancement d'un système de garanties publiques visant à aider ses banques à se décharger de 30 milliards d'euros de créances douteuses, a-t-on appris mercredi de plusieurs sources bancaires impliquées dans le projet.

Les banques grecques sont handicapées par quelque 80 milliards d'euros de créance à risques depuis la crise financière qui a ébranlé le pays et fait chuter d'un quart l'activité économique. Réduire ce fardeau leur permettrait d'augmenter les volumes de prêts aux entreprises et aux ménages et d'améliorer leur rentabilité.

Pour favoriser ce processus, le nouveau gouvernement conservateur au pouvoir à Athènes compte sur le dispositif Hercules Asset Protection Scheme (HAPS), qui vise à favoriser la titrisation des créances douteuses sous forme d'ABS (asset-backed securities).

Il permettrait de créer des véhicules financiers ad hoc (special purpose vehicles, SPV) qui émettraient des obligations bénéficiant de la garantie de l'Etat pour leurs tranches senior.

"Il s'agit d'un dispositif qui devrait débarrasser les bilans des banques d'environ 30 milliards d'euros de prêts douteux. Il serait volontaire mais les banques se sont engagées à y participer", a dit l'un des banquiers.

Les autorités grecques espèrent que le projet obtiendra prochainement l'aval formel de l'autorité de supervision bancaire européenne, qui dépend de la Banque centrale européenne (BCE), et que les autorités de la concurrence à Bruxelles n'y verront pas une entrave à la concurrence.

Les créances douteuses représentaient 45,2% de l'encours global de prêts des banques grecques fin mars alors que l'objectif du secteur est de le ramener sous 20% d'ici la fin 2021.

(George Georgiopoulos; Marc Angrand pour le service français)