(Reuters) - La Lituanie et l'Allemagne discutent d'une augmentation de la présence militaire allemande en Lituanie "à la lumière des événements actuels", a déclaré vendredi le président lituanien Gitanas Nauseda.

Les Etats-Unis et leurs alliés en Europe soupçonnent la Russie d'envisager une invasion de l'Ukraine. La Russie, qui dément cette intention, réclame pour sa part des garanties occidentales en matière de sécurité, notamment un arrêt de l'élargissement vers l'Est de l'Otan, à laquelle la Lituanie a adhéré en 2004.

La Russie a massé des dizaines de milliers de soldats près de la frontière ukrainienne, tout en exigeant une révision des accords de sécurité de l'après-guerre froide en Europe.

L'Allemagne dirige un groupement tactique international de plus de 1.000 soldats en Lituanie, l'une des quatre missions de la "Présence avancée renforcée" ("Enhanced Forward Presence")déployée par l'Otan dans les États baltes et en Pologne en 2017, en réponse à l'annexion de la Crimée par la Russie.

"Nous discutons des possibilités d'étendre, d'augmenter les forces allemandes et la Présence avancée renforcée en Lituanie, car nous devons renforcer le flanc oriental de l'Otan à la lumière des événements actuels", a déclaré Gitanas Nauseda sur la base aérienne de Siauliai.

Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a déclaré vendredi ne pas être au courant de plans visant à augmenter la présence militaire allemande en Lituanie.

"Il y a certainement des rotations de contingents à venir, mais cela n'entraînerait pas d'augmentation. Quant aux renforts, il n'est pas prévu d'en envoyer au groupement tactique. Je ne sais rien du contraire", a-t-il déclaré à des journalistes à Berlin.

Le ministre lituanien de la Défense, Arvydas Anusauskas, a déclaré que des plans étaient déjà en place pour l'envoi de troupes alliées supplémentaires en Lituanie, y compris la zone où elles seraient déployées. Il n'a pas détaillé ces plans.

"Plus le comportement de la Russie sera agressif, plus les alliés seront nombreux en Lituanie", a déclaré Arvydas Anusauskas.

(Reportage Andrius Sytas à Vilnius et Zuzzana Szymanska, version française Augustin Turpin, édité par Bertrand Boucey et Sophie Louet)