• La recherche universitaire au service de la finance écologiquement soutenable

UK Centre for Greening Finance and Investment (CGFRI), c’est le nom donné au nouveau centre de recherche créé par l’université d’Oxford et UK Research and Innovation (UKRI). Le but de ce nouveau centre de recherche est de fournir aux chercheurs en finance et aux investisseurs institutionnels des données et conclusions de haut niveau scientifique afin de les encourager à orienter leurs flux de capitaux vers des investissements écologiquement soutenables. L’institution possède deux antennes, l’une à Londres et l’autre à Leeds. Le gouvernement londonien financera ce projet à hauteur de 10 millions de livres sterling. 

Ben Caldecott en sera le directeur. Il est connu pour avoir lancé en septembre dernier avec le groupe Lombard Odier l'Oxford Sustainable Finance Programme. Concernant les missions et le but du CGFRI, il a déclaré : "La CGFI permettra aux institutions financières d'accéder à des données climatiques et environnementales scientifiquement solides pour n'importe quel point de la planète, aujourd'hui et dans le futur, et pour chaque secteur important de l'économie mondiale. Cela permettra de créer des biens publics et de débloquer l'innovation”.

  • 2020 : l’année de la bascule ?

La crise sanitaire a chamboulé nos vies en 2020 : outre le nombre de morts, les plans de relance ou les restrictions sanitaires à n’en plus finir, il reste quelques points positifs à relever. L’Institut français du pétrole Énergies nouvelles (IFPEN) a présenté cette semaine son bilan énergétique mondial et celui-ci est très positif. Pour la première fois en 2020, l’investissement vert fut plus important que dans les fossiles. Ces investissements qui regroupent les énergies renouvelables, les transports électriques ou encore l’hydrogène ont atteint un montant record de 501 milliards de dollars contre un investissement de 378 milliards dans les fossiles, notamment du fait de la baisse des cours du baril. Le recul des investissements dans les énergies fossiles dans les énergies fossiles a atteint 30%, et même 53% dans le pétrole ou le gaz de schiste. Nous sommes loin du record observé en 2014 de 884 milliards de dollars, rappelle Ludovic Dupin de chez Novethic.

Toutefois la forte baisse des cours du baril reste tout de même la principale raison derrière cette chute. L’IFPEN s’attend à un pic de la demande de pétrole entre 2030 et 2035 et du gaz en 2040. La répartition énergétique mondiale reste ainsi très carbonée : 25% pour le pétrole, 23% pour le gaz et 16% pour le charbon.

  •   iShares domine aussi le marché des fonds ESG

iShares, la division ETF de BlackRock, domine de la tête et des épaules le marché des fonds ESG, comme le montrent les données compilées par Trackinsight. L'Américain aux 82 Mds$ d'actifs sous gestion dans 125 ETF estampillés ESG est crédité de 47% du marché. UBS suit avec 21,2 Mds$ d'actifs sous gestion et 12,1% de parts de marché (86 fonds). Amundi, en 3e position, regroupe 12,5 Mds$, soit 7,2% du marché, en 39 fonds.

En Europe, il existe 370 fonds ESG, dont 31 sont des fonds à stratégie d'exclusion, c’est-à-dire qu'ils écartent les entreprises ou les secteurs qui n'atteignent pas certains standards de soutenabilité. Le plus gros fonds de ce type sur les valeurs européennes est leiShares MSCI EMU ESG Screened UCITS ETF, qui dispose de 1,36 Md€ d'actifs sous gestion. Le fonds exclut "les entreprises associées aux armes controversées, aux armes nucléaires, au tabac, au charbon thermique, aux sables bitumineux, aux armes à feu civiles et celles qui violent les principes du Pacte mondial des Nations unies". On retrouve ainsi aux 10 principales positions ASML, LVMH, SAP SE, Siemens AG, Total, Sanofi, Allianz, L'Oréal, Schneider et Enel.

Pour tomber sur des ETF plus sélectifs, il faut miser sur des produits thématiques, comme le très connuiShares Global Clean Energy UCITS ETF, qui se cantonne toutefois au secteur de l'énergie avec des dossiers comme Plug Power, EnPhase, Daqo, Xinyi ou Siemens Gamesa. Il existe aussi des ETF sur l'égalité des genres (UBS ETF (IE) Global Gender Equality UCITS ETF), l'économie circulaire (BNP Paribas Easy ECPI Circular Economy Leaders) ou les principes catholiques (Lyxor MSCI World Catholic Principles ESG (DR) UCITS ETF). 

  • Et aussi 
    • En France le gouvernement serait en train de travailler sur un décret demandant aux investisseurs de publier des informations sur leur stratégie ESG selon Reclaim Finance. L’ONG s’émeut du fait que l’Etat ne s’oriente pas vers des mesures contraignantes et qu’il compte encore sur la bonne volonté des investisseurs.
    • Le département américain à l’énergie a annoncé allouer 100 millions de dollars pour le financement et la recherche en matière d’énergie propre. Ces fonds seront accessibles via l’“Advanced Research Projects Agency-Energy” la branche scientifique du département américain à l’énergie.
    • Euronext et Moody’s s’associent pour lancer l’indice Euronext Eurozone ESG Large 80. Ainsi, BNP Paribas a déjà émis un produit de bourse qui permet de s’exposer à l’indice, le certificat Euronext Eurozone ESG Large 80 NR 100%.
    • Le Crédit Suisse a publié un livre blanc sur “comment décarboner les portefeuilles et les stratégies d’investissement”. 
    • Bank of America a publié sa stratégie pour atteindre la neutralité carbone.
    • Candriam a créé un modèle d’analyse de durabilité des émetteurs souverains.
    • Bordeaux Métropole et la Ville de Bordeaux souscrivent un premier prêt à impact de 50 M€.
    • NN récolte le prix de “meilleur fonds Green Bonds” pour son principal fonds d’obligations vertes.