• FED : pas le moment de débattre d’un changement de cap en ce qui concerne la politique monétaire

On sentait poindre ces derniers jours le débat sur la “reflation”. L’idée étant que les dépenses accrues par l’administration démocrate combinées à un retour à la normale suite à une campagne de vaccination réussie, ferait vigoureusement repartir l’économie américaine induisant une hausse des prix conséquente. Dans ce contexte, ce qui inquiète, c’est que, constatant une reprise trop intense, la banque centrale se voit obligée de remonter les taux d’intérêts. Cela occasionnerait par là même une situation financière dégradée compte tenu du niveau d'endettement historique des Etats, et des mesures qui ont été prises pour pallier au plus urgent afin d’éviter un effondrement généralisé des économies en pleine pandémie de COVID. Le président de la FED a coupé court hier aux rumeurs en affirmant de manière claire que la banque centrale américaine continuerait sa politique très accommodante, qu’elle ne reverrait pas à la baisse son programme de rachat de titres et qu’à COURT TERME, aucun relèvement des taux n’est à prévoir. Il a ajouté :"Nous avons appris de la crise financière (de 2008) qu'il fallait prendre soin de ne pas sortir trop tôt et par ailleurs s'efforcer de ne pas discuter en permanence de cette question (...) car les marchés sont à l'écoute" . Dans le même temps, Joe Biden a dévoilé hier son nouveau plan de relance d’urgence de 1900 milliards de dollars et un plan d’investissement à venir.

  • Aux USA, on sent poindre une augmentation des taxes sous l'ère Biden 

Pendant que le commun des mortels cherche à gérer un quotidien complexe, la faute aux annonces successives de confinement puis de confinement souple, puis de déconfinement souple et enfin d’un durcissement du couvre-feu, les opérateurs de marché pensent déjà à l’après et à la reprise. Ils ont pris note hier du montant impressionnant du plan de relance d’urgence de 1900 milliards de dollars annoncé par Joe Biden. De plus, ce plan n’est que le premier puisque le futur président démocrate et son administration sont déjà en train de travailler sur un deuxième paquet qui devrait être axé sur l’investissement écologiquement durable et les infrastructures. Dans ce contexte, ING Economics anticipe une croissance soutenue en 2021 (+5%). Et d’ajouter que les sommes versées aux ménages sous la forme d'”helicopter money” devraient être économisées dans un premier temps, mais qu'elles alimenteront un boom de consommation une fois la campagne de vaccination terminée et l’immunité collective atteinte. Le deuxième plan à venir orienté vers l’investissement vert et les infrastructures devrait quant-à lui faire perdurer la dynamique haussière au-delà de 2021. Il sera alors temps de faire les comptes et de trouver les moyens d'assainir les finances publiques. Pour Joe Biden, c’est tout trouvé, la lutte contre l’évasion fiscale, l’augmentation de l’impôt sur les sociétés, sur le revenu ainsi que sur les plus-values ont l’air inévitables.

  • En 2020, de gros écarts mensuels sur le S&P 500, mais un bilan favorable

L’année 2017, a été la moins volatile pour le S&P 500ces treize dernières années, souligne First Trust dans un commentaire de marché paru cette semaine. En effet, pas un seul mois n’a été baissier cette année-là, c’est la seule fois en treize ans. Toutefois, le rendement annuel (dividendes réinvestis) de l’indice n’a pas connu sa plus forte croissance cette année-là. En effet, c’est en 2013 qu'il a été le plus significatif puisqu’il a gagné près de 32.4%, malgré ses deux mois de rendements négatifs (-1.34% et -2.90%). L’année 2008 a été catastrophique (crise des subprimes oblige) et affiche un rendement négatif annualisé de -37.0% et huit mois dans le rouge (dans une fourchette allant de -0.43% à -16.79%). À titre de comparaison, l’année 2020 peut s'enorgueillir de terminer avec un score très honorable (+18.40%) malgré cinq mois difficiles (allant de -0.04% à -12.35%) et ce grâce aux politiques très accommodantes des banques centrales qui ont littéralement inondé de liquidités les marchés financiers. 

Source : ftportfolios.com