• Chute du dollar australien après les déclarations du gouverneur de la RBA

Les cambistes surveillaient  d’une oreille distraite les déclarations de Philip Lowe (gouverneur de la banque centrale australienne) cette nuit. La conférence de presse ne devait déboucher sur aucune déclaration surprise en ce qui concerne la politique monétaire australienne. Pour faire court, les opérateurs de marché anticipaient un maintien du taux d’intérêt directeur à 0.1% mais pas d’annonce supplémentaire concernant le plan de rachat d’obligations. Le discours du gouverneur a donc fait son petit effet. L’intéressé a surpris tout le monde en élargissant le programme actuel de 100 milliards de dollars australiens, plus tôt que prévu. Le présent plan de rachat se terminant en avril, les analystes pensaient que la banque centrale australienne attendrait encore un mois avant d’évoquer une éventuelle augmentation. 

Robert Rennie, responsable de la stratégie des marchés financiers chez Westpac a déclaré : "Sur un certain nombre de plans, la déclaration de politique générale de la RBA a été une véritable surprise pour les marchés des changes". Le timing de la remontée des taux australiens a également attiré l’attention des investisseurs. Alors que les précédentes déclarations de Philip Lowe étaient d’ordre prospectif, sans échéance précise, il semble avoir gravé dans le marbre le fait que la hausse ne se produira pas avant 2024. Ainsi, le gouverneur a annoncé cette nuit que "La Commission n'augmentera pas le taux des liquidités tant que l'inflation réelle ne se situera pas durablement dans la fourchette cible de 2 à 3 %. Pour que cela se produise, la croissance des salaires devra être sensiblement plus élevée qu'elle ne l'est actuellement. Cela nécessitera des gains significatifs en matière d'emploi et un retour à un marché du travail tendu. Le Conseil ne s'attend pas à ce que ces conditions soient remplies avant 2024 au plus tôt". En affirmant un maintien de taux bas et en douchant l’espoir d’une remontée avant 2024, le dollar Australien a logiquement cédé du terrain. En milieu de matinée, la paire AUD/USD est à 0.763.

Source : trading Economics
  • La course aux vaccins à deux temps 

Alors que de nombreux pays ont débuté leur campagne de vaccination contre le coronavirus fin 2020, certains accélèrent le rythme, à l’image des Etats-Unis où la courbe d‘évolution des personnes vaccinées dépasse celle des nouveaux cas. Hier, ils étaient 31 123 299 vaccinés, soit 9,48% de la population. La comparaison des Etats-Unis et de l’Europe sur le plan des vaccinations et de l'économie montre que le Vieux Continent s’enlise. Pour exemple, la France a vacciné seulement 2% de sa population. Il faut toutefois relativiser la contre-perfomance de la France qui voit sa courbe d’évolution des nouveaux cas se stabiliser. Depuis le début de la pandémie, les experts parlent d'une possible immunité collective une fois que 60 % de la population sera vaccinée, il reste du chemin à parcourir mais la machine à deux temps est en marche. 

Sources : coronavirus.app et ourworldindata.org
  • L’emploi tient bon en Europe malgré tout

Le taux de chômage de décembre 2020 dans la zone euro était stable à 8,3%, indiquant que l'impact de la deuxième vague sur le marché du travail reste limité. Cependant, le chômage des jeunes a augmenté.

En effet, le taux de chômage était d’environ 8,5% en septembre, contre 8,3% en décembre. L'impact économique de la deuxième vague a été plus faible que prévu, de nombreux pays affichant toujours des tendances positives malgré les fermetures des commerces et restaurants intervenues au cours du trimestre.

Le chômage des jeunes a de nouveau augmenté et approche les niveaux de la première vague à 18,5%. Cela concerne des contrats plus flexibles et un nombre inégal de jeunes travaillant dans des secteurs touchés par la pandémie comme l'hôtellerie et la restauration.

L'impact modeste de la deuxième vague sur le marché du travail jusqu'à présent signifie que les perspectives de la demande intérieure après la réouverture de l'économie sont positives. Avec des revenus maintenus et une épargne en nette augmentation.

Une reprise rapide de la consommation est toujours d'actualité, nous l'avons constaté lors de la première vague de consommation de biens de première nécessité. Cela pourrait également se produire pour les services une fois que les stratégies de vaccination auront porté leurs fruits dans l'UE et que l’incertitude sur l’économie se sera dissipée.  

Cela dit, les  nouvelles mesures  de verrouillage pour faire face à la troisième vague et aux variants du covid-19 au sein de l’Union Européenne, augmentent le risque de chômage plus élevé principalement chez les jeunes par le biais de licenciements, mais aussi par le biais de faillites car beaucoup d’entreprises sont sous perfusion, soutenues par les fonds des états. Il existe une grande inquiétude sur l’impact décalé lorsque les régimes de soutien prendront fin.

Les programmes de congé et le chômage partiel ont déjà été prolongés dans l'année pour la plupart des pays, apportant un certain soulagement pour les perspectives du premier semestre, mais la question est de savoir quel impact aura une augmentation des faillites. Pour l'instant, le tableau semble solide, mais une augmentation du chômage dû à une diminution du soutien est un scénario plus que probable pour 2021. 

(Représentation de taux de chômage Source Eurostat) 1*

1* Afin de saisir pleinement la situation sans précédent du marché du travail déclenchée par la crise de Covid-19, l’EU a complétées les données sur le chômage par des indicateurs supplémentaires, concernant par exemple: les travailleurs à temps partiel sous-employés, les personnes qui cherchent du travail mais qui ne sont pas immédiatement disponibles et les personnes disponibles pour travailler mais qui ne cherchent pas du travail.