• Le contrecoup des politiques monétaires expansionnistes

La politique monétaire très expansionniste fait disparaître le contenu informationnel des prix de marché ce qui est grave” (Patrick Artus). En effet, une économie de marché est efficace lorsque les prix d’équilibre sont pourvoyeurs de l’information nécessaire aux acteurs sur l’état de l’offre et de la demande. Mais plus important encore, les prix donnent aussi de l’information sur les risques que contiennent les actifs financiers dans lesquels les acteurs de marché investissent. Or, selon Patrick Artus, la politique actuelle des banques centrales conduit les investisseurs à porter leur demande sur des actifs qui n’ont pas les “caractéristiques normales”. Le mécanisme est le suivant : “les Banques Centrales achètent des obligations sans s’intéresser au rendement de ces obligations” contraignant les autres acteurs à se porter sur d’autres actifs financiers, ce qui fait peser sur eux une demande anormale, indépendamment de leurs caractéristiques fondamentales.

Source : Natixis
  • Une inflation mondiale faible pendant au moins quatre ans

La Société Générale publie aujourd’hui son rapport trimestriel sur l’état de l’économie mondiale. Concernant l’inflation (pondérée par les parités de pouvoir d’achat et donnant de fait plus de poids aux économies en développement), la banque prévoit qu’elle restera moribonde pendant encore quatre ans. L’inflation mondiale devrait rester aux alentours de 3%. Dans les années 2000, elle s’élevait à 4,2% en moyenne. A court terme, des risques déflationnistes se font sentir alors qu’à plus long terme des risques d’augmentation générale des prix devraient être plus pressants. 

Toutefois, du côté des économies avancées, l’inflation devrait revenir en 2021 et ce pour deux raisons majeures. D’abord les pressions déflationnistes causées par la chute des cours du pétrole en 2020 (-34% pour le BRENT par rapport à 2019). Ensuite les mesures de confinement qui ont vu le comportement des ménages changer. Ces derniers ont en effet concentré leurs dépenses sur la nourriture et les équipements ménagers portant un coup sévère aux biens non-essentiels (vêtement, billets d’avions…).

Mais, toujours selon la SocGen, la zone euro n’est pas concernée par cette embellie momentanée et devrait même faire face à des risques déflationnistes à court terme comme l’indique le graphique suivant.

Source : Société Générale

Le pape François, peu convaincu par la théorie du ruissellement, réaffirme sa position pour un revenu universel. Dans son ouvrage “ Un temps pour changer” à paraître le 2 décembre en France, le pape François s’interroge sur les formes que l’économie devrait prendre après la crise de pandémie mondiale qui touche la planète entière. Pour lui, la question de la dignité humaine doit être centrale. Et d’affirmer que personne ne devrait être contraint d’accepter un emploi qui le plonge dans la pauvreté. Le revenu universel est selon lui la meilleure façon d’y répondre. Un nouvel économiste sur la place ?

  • Fin du confinement le 2 décembre au Royaume-Uni

Ce soir, le président Macron s’exprimera à 20h00. Un allégement des mesures de confinement est attendu. Au Royaume-Uni, Boris Johnson a d’ores et déjà annoncé que les mesures seront fortement assouplies le 2 décembre. Toutefois, les “régions” ne seront déconfinées ni en même temps, ni à la même vitesse. Ainsi, le pays est découpé selon un système de trois niveaux de risque. Les bars et commerces de bouche resteront les plus impactés même post-confinement puisqu’à titre d’exemple,  dans les “zones medium-1”, ils continueront de devoir respecter un couvre feu (23H00) et de ne servir qu’à table (six personnes maximum par table).

  • A programme du jour : 
    • En France, l’Insee a fait état d’un plongeon de 11 points de son indicateur synthétique du climat des affaires, à 79 points, reconfinement oblige. Il renoue avec son niveau de juin mais reste largement au-dessus du spleen d’avril (54).
    • L’indice Ifo allemand du climat des affaires a reculé en novembre, mais tient un peu mieux que prévu (90,7 vs 90,3 attendu et 92,5 en octobre).
    • L’indice manufacturier de la Fed de Richmond est attendu à 16h00 aux Etats-Unis.