• Envolée des prix du transport maritime 

Les coûts de transport entre la Chine et l’Europe ont bondi selon le Financial Times (Bloomberg a aussi abordé le sujet). Ainsi, le coût d’un conteneur 40 pieds en partance d’Asie pour l’Europe est passé de 2000 à 9000 dollars en 2020. Cette envolée des prix est due à la confrontation de l’offre et de la demande. Autrement dit, les producteurs se battent pour obtenir des conteneurs et acheminer leurs marchandises en Europe, mais les conteneurs se font rares ce qui induit une augmentation mécanique des prix. Pourquoi les conteneurs sont rares me direz vous ? En a-t-on détruit ? Le niveau de production serait-il significativement plus important aujourd'hui que ce qu’il ne l’était au début de l’année 2020 ? Ce n’est pas le cas, nous le savons bien. La mécanique  qui sous-tend cette envolée du fret est la suivante. Au premier trimestre 2020, l’économie a été frappée de plein fouet par les mesures de confinement, conduisant à un ralentissement inégalé jusqu’ici des échanges commerciaux mondiaux. Les compagnies maritimes ont donc eu à faire face à une croissance significative des annulations de traversées. En conséquence, de nombreux conteneurs vides sont restés en Europe et aux Etats-Unis alors qu’habituellement, les portes-conteneurs naviguent “à vide” en direction de l'Asie, rapportant de fait ces mêmes conteneurs sur place. Pour résumer la situation de manière un peu prosaïque, les conteneurs vides sont en Europe et aux Etats-Unis alors qu’ils devraient-être en Asie pour faire face à la demande occidentale de produits manufacturés produits en extrême-orient.

Source : Financial Times
Cette dynamique négative pourrait conduire à des problèmes d’approvisionnement en Europe. Selon Philip Edge, directeur général du transitaire britannique Edge Worldwilde, "la question est de savoir si vous payez les 12 000 dollars (coût) maintenant et si vous répercuterez ces prix sur les clients ou si vous attendez et risquez de voir les stocks s'épuiser”.
  • L'échec de l’opération de M&A initiée par le groupe Alimentation couche tard riche d’enseignements

On se souvient que le rachat par General Electric des activités d’Alstom dans l’énergie électrique avait fait grand bruit. D’aucuns s’inquiétant à l’époque d’une guerre économique à venir et y voyant un renoncement à l’indépendance énergétique de l'Europe alors que d’autres (Commission européenne en tête) affichaient une orientation plus “libre-échangiste” mieux en phase d’ailleurs avec les traités européens. La commissaire européenne à la concurrence s’était à l’époque déclarée “heureuse que cette opération puisse être autorisée, ce qui démontre que l’Europe est ouverte au monde de l’entreprise et qu’une technologie d’origine européenne peut prospérer et attirer des investissements étrangers”. Cette déclaration paraît presque surannée (elle date de 2015) et Bruno Le Maire a clairement annoncé la couleur ce mois-ci en s’opposant au rachat de Carrefour par le groupe Alimentation Couche-tard, justifiant sa position en invoquant des questions de sécurité et d’autonomie alimentaires. 

Les arguments du ministre Français ne sont pas sérieux sur le plan économique selon MarketWatch, mais ils sont riches d’enseignements. Le vade mecum de l’homme d’affaires pour les années à venir sera à coup sûr composé de trois chapitres :

    • Ne pas jouer avec les gouvernements
    • Trouver un allié local
    • Toujours promettre que vous allez construire un "champion" national (au pire régional).
  • Le Zew Allemand cet aprem : 

L’indice allemand ZEW, qui mesure la confiance des investisseurs, s’établit à 61.8 points, au-dessus du consensus (59.4 chez Bloomberg). Il est également au-dessus de celui du mois dernier ce qui est de bon augure a priori puisque cet indicateur est révélateur (quand il est au-dessus de zéro) de l’optimisme des opérateurs de marchés. Le début de la mise en œuvre de la campagne de vaccination prend le dessus sur les nouvelles concernant l’augmentation des cas de COVID-19 et des mutations du virus.