WASHINGTON, 18 juillet (Reuters) - Un grand jury américain a confirmé mardi l'inculpation d'une ressortissante russe soupçonnée d'avoir cherché à infiltrer des organisations politiques américaines pour le compte de Moscou.

Maria Boutina, qui a étudié à l'Université de Washington et a contribué à la création du mouvement russe pour le droit au port d'armes Right to Bear Arms, a été inculpée lundi de complot avec le gouvernement russe.

L'acte d'inculpation du grand jury lui reproche en outre d'avoir agi en tant qu'agent de Moscou, une accusation passible de dix ans de prison, soit le double du premier chef d'inculpation. Elle n'est pas accusée d'espionnage ni d'être membre des services de renseignement russes.

Maria Boutina a été arrêtée dimanche et devrait comparaître mercredi devant un tribunal fédéral, à Washington, selon le ministère de la Justice.

Elle est soupçonnée d'avoir agi sous les ordres d'un haut responsable de la Banque centrale de Russie qui a été récemment sanctionné par le Trésor américain, précise le ministère sans dévoiler l'identité de ce responsable.

Sur sa page Facebook, Maria Boutina se montre souvent en compagnie d'Alexandre Torchine, numéro deux de la Banque centrale de Russie, que le département américain du Trésor a sanctionné en avril.

Selon une source proche de l'affaire, la jeune femme âgée de 29 ans était son assistante, mais certains organes de presse parlent d'une relation d'affaires.

Dans sa plainte, le département de la Justice ajoute que Boutina a coopéré avec deux Américains non identifiés et le responsable russe pour tenter d'influencer la politique américaine et d'infiltrer une organisation qui milite pour le droit au port d'armes.

Le mouvement n'est pas non plus mentionné, mais, toujours d'après sa page Facebook, elle a participé à des événements parrainés par la National Rifle Association (NRA). L'organisation s'est refusée à tout commentaire, tout comme la Banque centrale russe et Alexandre Torchine. (Eric Beech, Jean-Philippe Lefief pour le service français)