MOSCOU, 23 novembre (Reuters) - Après une interruption
de deux décennies, la Russie a relancé mercredi la production de
voitures de la marque Moskvitch, symbole de l'ère soviétique,
dans l'ancienne usine du constructeur français Renault
à Moscou, a annoncé le constructeur de camions Kamaz, partenaire
technologique de l'usine.
En réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Renault
a cédé en mai sa participation majoritaire dans le constructeur
automobile Avtovaz à l'État russe tout en conservant une option
de rachat sur une période de six ans. Le groupe a également
vendu son usine au sud de Moscou, rebaptisée l'Usine automobile
de Moscou "Moskvitch".
Avec seulement 600 véhicules qui devraient être produits
cette année, la relance de la marque Moskvitch ne devrait pas
modifier les perspectives sombres de l'ensemble du marché
automobile russe, dont les ventes annuelles pourraient passer
sous la barre du million pour la première fois dans l'histoire
moderne de la Russie.
L'objectif ultime de produire 100.000 véhicules Moskvitch
par an, dont certains seront électriques, est bien inférieur à
la moyenne du secteur pour une usine automobile, qui se situe
entre 200.000 et 300.000 véhicules. Tesla fabrique environ
22.000 voitures par semaine dans son usine de Shanghai.
"Les premières voitures Moskvitch sortiront de la chaîne de
production en décembre 2022", a déclaré Kamaz dans un
communiqué.
Des sources ont déclaré à Reuters que Moskvitch s'associera
avec le constructeur chinois JAC Motors qui fournira la
plateforme de conception, d'ingénierie et de production pour la
nouvelle marque de Moskvitch.
Le ministère de l'Industrie et du Commerce de la Russie a
déclaré que le lancement de la production à grande échelle
permettrait de créer des emplois pour environ 40.000 personnes.
Les ventes de la Moskvitch 3, décrite comme un crossover
urbain équipé d'un moteur à essence et d'une boîte de vitesses
automatique ou manuelle, débuteront en décembre, a indiqué le
ministère.
(Rédigé par Gleb Stolyarov et Alexander Marrow; version
française Elena Smirnova, édité par Blandine Hénault)