ANKARA, 29 juin (Reuters) - La Turquie va renouveler ses demandes d'extradition d'individus qu'elle considère comme terroristes, après que les pays nordiques auront conclu un accord sur leurs demandes d'adhésion à l'Otan, a déclaré mercredi le ministre de la Justice turc, Bekir Bozdag.

La Turquie s'était opposée aux candidatures de la Finlande et de la Suède, les accusant de soutenir des groupes et individus qu'elle qualifie de terroristes. Elle se plaignait également des embargos sur les armes et de leur inaction concernant ses demandes d'extraditions.

Ankara a exigé des promesses contraignantes et des mesures concrètes pour lever son veto et c'est après des négociations de plusieurs heures à Madrid que les trois pays ont signé un accord.

La Finlande et la Suède ne devront pas soutenir les militants du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et la milice kurde YPG (Unités de protection du peuple), ainsi que le Fetö, la confrérie de Fethullah Gülen, basé aux États-Unis, qui, selon Ankara, a organisé une tentative de coup d'État en 2016 qu'elle qualifie de terroriste.

"Les dossiers de six membres du PKK et six membres du Fetö attendent en Finlande, tandis que ceux de 10 membres du Fetö et 11 membres du PKK attendent en Suède. Nous écrirons à nouveau sur leur extradition après la conclusion de l'accord et nous leur rappellerons", a déclaré Bekir Bozdag, cité par l'agence de presse Anadolu.

L'accord de mardi stipule que les trois parties formeront un mécanisme conjoint pour renforcer la coopération contre le terrorisme, ajoutant que la Finlande et la Suède "traiteront les demandes d'expulsion ou d'extradition en suspens de la Turquie (...) de manière rapide et approfondie" et qu'ils "établiront également les cadres juridiques bilatéraux nécessaires" à cet égard.

(Reportage Tuvan Gumrukcu; version française Dina Kartit, édité par Kate Entringer)