La banque centrale libanaise commencera à injecter des dollars sur le marché à partir de lundi afin de soutenir la livre libanaise, a annoncé vendredi le président Michel Aoun après la chute subie ces derniers jours par la monnaie nationale.

La livre libanaise a perdu 70% de sa valeur depuis octobre dernier, déclenchant une crise économique qui a alimenté un mouvement de contestation et de remise en cause des élites, accusées de corruption.

Le président de la Chambre des députés, Nabih Berri, a déclaré que le gouvernement se fixait pour objectif un cours du dollar situé entre 3.000 et 3.200 livres.

La monnaie libanaise est officiellement liée au billet vert à un cours de 1.507,5 livres mais ce cours n'est de fait valable que pour les importations de produits pétroliers, de médicaments et de blé.

Selon des importateurs, il est même devenu impossible de se procurer des dollars au cours de 3.200 livres que la banque centrale s'est fixé pour objectif.

Le gouvernement libanais a engagé le mois dernier des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) susceptibles de déboucher sur une aide financière de plusieurs milliards de dollars mais les pourparlers sont pour l'instant bloqués par des dissensions internes sur les pertes à faire supporter au secteur financier et les moyens de les couvrir.

S'exprimant lors du conseil des ministres, Michel Aoun a déclaré que le coût de la crise ne devrait pas être supporté par les déposants mais plutôt par l'Etat, la banque centrale et les banques.

(Eric Knecht; version française Claude Chendjou, édité par Marc Angrand)