Berlin (awp/afp) - L'industrie allemande de la chimie devrait connaître une lourde chute de sa production en 2022 en raison de la crise énergétique et de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi la puissante fédération du secteur VCI.

"Compte tenu de l'évolution spectaculaire des marchés du gaz et de l'électricité, le VCI (...) prévoit une baisse de la production en 2022 de 5,5% pour l'ensemble du secteur" et sur un an, a déclaré l'organisation dans son rapport d'activité trimestriel.

Sans l'industrie pharmaceutique, la production reculerait encore davantage, de 8,5%.

"L'industrie de la chimie (...) ressent très nettement les conséquence de la guerre en Ukraine : prix de l'énergie astronomique, fort coût des matière premières et pénuries", a-t-elle détaillé.

"A cela s'ajoute l'incertitude de savoir si un rationnement du gaz sera nécessaire cet hiver", selon l'organisation.

Au deuxième trimestre, la production du secteur de la chimie a déjà chuté de 6,4% par rapport au début de l'année.

Les capacités productives n'ont elles été utilisées qu'à 81,4%, soit en-dessous de la normale.

Ce secteur, tête de proue de l'industrie allemande, est aussi l'un des principaux consommateurs de gaz du pays.

Or, cette ressource massivement importée de Russie fait désormais l'objet d'un bras de fer entre Moscou et l'Union Européenne avec en toile de fond la guerre russe menée en Ukraine.

Gazprom a réduit drastiquement ses livraisons ces derniers mois vers l'Allemagne, à travers le gazoduc Nord Stream, avant de les arrêter début septembre.

L'Allemagne, qui s'approvisionnait à 55% en Russie avant la guerre, doit donc se fournir ailleurs, à des prix beaucoup plus élevés.

Ces tensions ont fait exploser le prix du gaz et de l'électricité dans le pays, faisant flamber l'inflation.

De quoi plonger l'Allemagne dans la récession en 2023, selon l'institut IFO qui table sur un recul du Produit intérieur brut de 0,3% dans le pays l'an prochain.

La chimie allemande avec des géants tels que Bayer ou BASF et une kyrielle de PME est le troisième secteur économique du pays derrière la machine-outil et l'automobile, en comptant plus de 473'000 salariés à fin juin.

afp/ck