À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 5,75% à 3.881,46 points. L'indice phare parisien a touché en cours de séance un plus bas depuis juillet 2013, en tombant sous les 3.700 points.

Le Footsie britannique a perdu 4,71% et le Dax allemand a chuté de 5,31%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 5,25%, le FTSEurofirst 300 de 4,79% et le Stoxx 600 de 4,86%.

Les initiatives des banques centrales se sont multipliées dernièrement pour tenter d'alléger les répercussions de la pandémie sur l'économie mondiales.

La Réserve fédérale a une nouvelle fois pris les investisseurs par surprise dimanche en baissant en urgence ses taux et en annonçant le rachat de 700 milliards de dollars de titres. Les Banques centrales du Japon, d'Angleterre, du Canada ou encore de Suisse ont elles aussi pris des mesures mais rien n'y fait, les marchés mondiaux ont continué de plonger.

"Ce qu'il faut, c'est un soutien plus direct aux industries directement touchées par le virus. Cela ne peut être fourni que par la politique budgétaire et les gouvernements n'ont pas montré la même réactivité que les banques centrales", a déclaré Marshall Gittler, responsable de la recherche en investissement chez BDSwiss.

La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a appelé elle aussi les gouvernements à prendre davantage de mesures budgétaires afin d'empêcher la crise sanitaire d'affecter durablement l'économie.

Des mesures de confinement de la population se multiplient, la Commission européenne propose de boucler l'espace Schengen et des usines de production ferment leurs portes, notamment dans le secteur automobile avec Michelin, PSA et Renault.

Sur le plan sanitaire, le coronavirus a tué au moins 6.509 personnes et en a contaminé 169.444 dans le monde, selon le dernier bilan en date dressé par Reuters.

Selon Unigestion, la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus plonge l'économie mondiale vers des profondeurs inconnues depuis la Seconde Guerre mondiale. "Devant tant d'inconnues, le meilleur moyen de faire face à la situation est de dérisquer les portefeuilles", écrit dans une note Guilhem Savry, responsable de la gestion macroéconomique pour la société.

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a prévenu que l'économie de l'Union européenne tomberait en récession cette année.

VALEURS

Côté actions, l'indice de volatilité de l'EuroStoxx 50 a bondi à un plus haut historique, à 95,02, dépassant les niveaux atteints au plus fort de la crise financière de 2008.

La chute des marchés a touché l'ensemble des secteurs européens. Et comme très souvent ces derniers jours, celui du transport aérien et du tourisme a été le plus touché (-10,06%). D'après une note de JPMorgan, le secteur aérien pourrait être confronté à la pire crise de son histoire.

Air France-KLM, TUI, EasyJet et IAG ont perdu entre 10,11% et 27,01%.

Parmi les compartiments cycliques, l'indice Stoxx européen des matières premières a reculé de 3,06%, celui du secteur et du gaz a cédé 6,44%, celui de l'automobile a lâché 8,97% et celui de la construction 8,51%.

Les banques Natixis, Crédit agricole, BNP Paribas et Société générale et ont perdu entre 11,81% et 15,33%.

Parmi les quelques valeurs en hausse à Paris, l'éditeur de jeux vidéos Ubisoft a gagné 3,56% et le distributeur Casino a pris 3,74%. Sanofi, qui a lancé, avec son partenaire Regeneron, un essai clinique en lien avec le coronavirus, a gagné 4,35% en tête du CAC 40.

A WALL STREET

Les échanges sur les trois indices majeurs de Wall Street ont été suspendus pendant un quart d'heure à l'ouverture face à l'ampleur de la chute. Au moment de la clôture en Europe, les dégâts étaient toujours aussi importants. L'indice le S&P-500 reculait de 8,54%, le Dow de 9,17% et le Nasdaq Composite de 7,35%.

Aux valeurs, Boeing accusait la plus forte baisse du Dow Jones avec un repli de 16%.

Le secteur de l'énergie abandonnait 7,5% et celui de la finance 11%.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'activité économique dans la région de New York a subi en mars une chute sans précédent pour tomber à un niveau qu'elle n'avait plus atteint depuis 11 ans, montre lundi l'enquête mensuelle de l'antenne locale de la Réserve fédérale, l'une des premières à refléter l'impact de l'épidémie de coronavirus.

TAUX

Sur le marché obligataire, les annonces de la Fed favorisent la baisse des rendements des bons du Trésor américain : celui des titres à dix ans recule d'environ 12 points de base autour de 0,765% après être tombé en début de séance à 0,634%.

"La Fed en a maintenant fait beaucoup en termes de taux et d'assouplissement quantitatif mais la question sur les marchés est de savoir si la politique monétaire peut résoudre les problèmes créés par le coronavirus", a déclaré John Davies chez Standard Chartered.

En Europe, le dix ans allemand a fini en hausse de dix points de base à -0,465%.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar cède du terrain après la baisse de taux décidée par la Fed: l'indice mesurant les fluctuations du billet vert face à un panier de référence cède 0,6%. La sanction est plus lourde face à la monnaie refuge par excellence, le yen: -2%.

L'euro, lui, remonte à 1,115 dollar.

PÉTROLE

Dans le sillage des Bourses mondiales et du déclin important de la production industrielle chinoise, les cours du brut plongent à nouveau. Le baril de Brent chute de 10,87% à 30,17 dollars et le brut léger américain perd environ 2 dollars, soit 7,56%, pour retomber sous les 30 dollars.

(Laetitia Volga, édité par)

par Laetitia Volga