Dernièrement, la corrélation entre les rendements des Bunds et les spreads souverains de la zone euro est devenue positive. Ainsi, la hausse des rendements du Bund s'est accompagnée d'un élargissement des spreads. « Habituellement, la corrélation est négative (moyenne à long terme : -0,3) car les obligations allemandes ont tendance à surperformer lorsque les spreads s’élargissent et à sous-performer lorsqu’ils se resserrent », rappelle Vincent Chaigneau, Directeur de la recherche de Generali Investments.

En période de tensions sur les marchés, on observe notamment une fuite vers les valeurs refuges.

L'expert considère que la hausse des rendements américains et les achats limités de la BCE dans le cadre de son plan d'assouplissement quantitatif sont responsables de ce changement de signe. Les nouvelles récentes concernant un éventuel retard dans le versement du Fonds européen de relance économique ont exercé une pression supplémentaire sur les obligations non essentielles de la zone euro.

" Mais nous ne pensons pas que la corrélation positive va persister ", prévient Vincent Chaigneau. La BCE est passée de la parole aux actes et a augmenté ses achats de PEPP. Selon les données disponibles, la BCE devrait augmenter ses achats mensuels de QE d'environ 20 milliards d'euros au deuxième trimestre. En outre, les flux de trésorerie seront plus favorables car l'activité d'émission ralentira.

" Par conséquent, la corrélation devrait redevenir négative, la hausse des rendements du Bund s'accompagnant probablement d'un resserrement modéré des spreads ", conclut le Directeur de la recherche de Generali Investments.