Wall Street est attendue en nette baisse et les Bourses européennes creusent leurs pertes à mi-séance lundi, les interrogations sur le risque d'un reconfinement dans plusieurs pays face à la résurgence des cas d'infection par le coronavirus replongeant les marchés dans le climat d'aversion généralisée au risque en vigueur au printemps.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en recul d'environ 1,3% pour le Nasdaq, de plus de 1,5% pour le Standard & Poor's 500 et de près de 2% pour le Dow Jones.

À Paris, le CAC 40 perd 3,14% à 4.821,66 points vers 11h00 GMT, au plus bas depuis le 3 août. A Londres, le FTSE 100 cède 3,44% et à Francfort, le Dax recule de 3,25%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 3,02%, le FTSEurofirst 300 de 2,7% et le Stoxx 600 de 2,73%.

Ce dernier, comme le CAC 40, se dirige vers sa pire performance depuis juin.

Trois jours après l'entrée d'un nouveau confinement total en Israël, premier pays à recourir de nouveau à une mesure de cette ampleur, le gouvernement britannique étudie la même éventualité en expliquant que le pays se trouve à un "tournant" de l'épidémie. Et même si le retour à un confinement généralisé semble pour l'instant peu probable, les investisseurs redoutent un nouveau durcissement des restrictions en matière de déplacements et de rassemblements.

En Espagne, plusieurs quartiers de Madrid dans lesquels vivent 850.000 personnes au total sont soumis depuis quelques heures à de restrictions des déplacements.

L'indice de volatilité de l'EuroStoxx 50, qui était revenu la semaine dernière à son plus bas niveau depuis fin février, affiche un bond de 26,35%, à 28,62.

VALEURS EN EUROPE

Tous les grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le rouge et les chutes sont spectaculaires pour plusieurs d'entre eux. L'indice Stoxx du tourisme et des loisirs, l'un des plus sensibles aux craintes liées à la crise sanitaire, perd ainsi 5,27%, sa plus forte baisse depuis le 11 juin.

Le compartiment des banques, lui, décroche de 5,43%, les nouvelles révélations du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) sur les flux d'argent sale dans le secteur venant s'ajouter au climat général défavorable lié à la crise sanitaire.

Parmi les établissements cités dans les dossiers publiés dimanche par de nombreux médias, HSBC cède 5,92% et Deutsche Bank 8,11%.

A Paris, Société générale (-6,33%), BNP Paribas (-5,62%) et Crédit agricole (-5,34%) figurent parmi les plus mauvaises performances du CAC 40. Suez (+0,14%) surperforme le marché dans l'attente d'un éventuel plan alternatif à l'offre de rachat de Veolia, qui abandonne 2,85%.

TAUX

La forte baisse des actions entraîne un repli marqué des rendements obligataires de référence: sur le marché américain, celui des Treasuries à dix ans perd 3,5 points de base à 0,6577% et son équivalent allemand, référence pour la zone euro, revient à -0,525%, en baisse de près de quatre points et au plus bas depuis un mois.

CHANGES

L'aversion au risque domine aussi les évolutions sur le marché des devises, avec entre autres un pic de près de six mois et demi face au dollar pour le yen, qui bénéficie une fois de plus de son statut de valeur refuge et affiche désormais un gain de près de 2% en six séances.

Le billet vert gagne près de 0,5% face à un panier de référence comme face à l'euro, qui retombe vers 1,1780.

PÉTROLE

Le marché pétrolier souffre à la fois des craintes pour la demande alimentées par l'évolution de la pandémie de coronavirus et du possible retour du brut libyen sur le marché international, même si l'arrivée possible de la tempête tropicale Beta dans le golfe du Mexique lui assure un soutien.

Le Brent abandonne 2,11% à 42,24 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,31% à 40,16 dollars.

Goldman Sachs a confirmé sa prévision d'un court du Brent à 49 dollars d'ici la fin de l'année et à 65 dollars d'ici fin septembre 2021 et Barclays a revu les siennes à la hausse, à 43 dollars fin 2020 et 53 dollars à un an.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand