À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,11% à 5.327,92 points. Le Footsie britannique a cédé 0,44% et le Dax allemand 1,28%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 1,23%, le FTSEurofirst 300 0,95% et le Stoxx 600 0,84%.

La bourse de Milan a elle cédé 2,5%.

Sur la semaine, le CAC 40 a perdu 0,58%, après une chute de 4,48% la semaine précédente. Le Stoxx 600, lui, a cédé 1,74% en cinq séances après une baisse de 3,22% la semaine d'avant.

L'Italie est de nouveau plongée dans la crise politique, Matteo Salvini ayant proclamé jeudi soir la fin de la coalition formée avec le Mouvement 5 Etoiles et réclamé des élections législatives anticipées.

Quatorze mois après sa difficile mise en place, la coalition au pouvoir à Rome ne fonctionne plus, a argumenté le ministre de l'Intérieur et chef de file de la Ligue d'extrême droite.

En Europe toujours, l'économie britannique s'est contractée au deuxième trimestre pour la première fois depuis 2012, une conséquence d'une intensité inattendue d'une forte accumulation des stocks par les entreprises en début d'année en prévision du Brexit.

Le produit intérieur brut (PIB) a diminué de 0,2% sur la période avril-juin, un chiffre inférieur à toutes les prévisions des économistes interrogés par Reuters qui s'attendaient plutôt à une stagnation.

Aux Etats-Unis, Donald Trump a déclaré qu'il n'était pas prêt à conclure un accord commercial avec la Chine, même si les discussions se poursuivent entre Washington et Pékin.

Toujours en délicatesse avec la Réserve fédérale, le président américain lui a réclamé une baisse des taux d'un point entier, jugeant que sa politique monétaire brimait les industriels américains.

VALEURS

Les troubles politiques en Italie ont affecté le secteur bancaire italien dont l'indice a chuté de 4,49% sur la journée. Parmi les plus fortes pertes de l'indice Stoxx 600, on trouve deux banques italiennes, Banco BPM et UBI Banca qui cèdent 8,8% et 8% respectivement.

Les dernières déclarations de Donald Trump ont particulièrement affecté les valeurs européennes de la haute technologie et de l'automobile, dont les indices sectoriels ont perdu respectivement 1,72% et 2,42%.

Bayer en revanche a gagné 2,64%, sur la base d'informations selon lesquelles le groupe chimique allemand serait prêt à verser 8 milliards de dollars pour solder les litiges sur le RoundUp.

WPP a grimpé de 7,2%, la meilleure performance de l'indice Stoxx 600, le groupe publicitaire ayant fait état avant l'ouverture de ventes supérieures aux attentes au deuxième trimestre.

A WALL STREET

Wall Street suit la tendance des places européennes, après sa forte reprise de la veille, les investisseurs voyant leur moral plombé par les mêmes éléments que leurs homologues européens: tensions commerciales avivées, crise politique italienne et contraction surprise de l'économie britannique.

Vers 16h10 GMT, l'indice Dow Jones perdait 0,85%, le Standard & Poor's 500 1,07% et le Nasdaq Composite 1,48%.

Aux valeurs, Uber Technologies cède 5,7% au lendemain de l'annonce d'une perte record de 5,2 milliards de dollars au deuxième trimestre et d'un chiffre d'affaires inférieur aux estimations des analystes.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, outre la contraction de l'économie britannique, les investisseurs ont appris que les importations allemandes avaient augmenté plus fortement que prévu en juin alors que les exportations se sont contractées, signe supplémentaire que la demande intérieure permet à la première économie d'Europe de réduire progressivement sa dépendance au commerce extérieur.

En France, la production industrielle a chuté de 2,3% en juin, l'économie accusant le coup des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, selon les données publiées vendredi par l'Insee.

Aux Etats-Unis, les prix à la production ont augmenté de 0,2% sur un mois et 1,7% sur un an en juillet, dans le sillage d'un rebond des prix énergétiques mais l'inflation de base reste contenue, ce qui plaide en faveur d'une nouvelle baisse des taux de la part de la Réserve fédérale en septembre.

CHANGES

Le dollar fléchit de 0,2% environ face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui prend 0,35% à 1,1216 dollar, semblant passer outre l'agitation politique en Italie.

Face au yen, la baisse du billet vert dépasse 0,5%, un mouvement que des analystes expliquent par un regain d'inquiétudes sur le commerce.

"Les informations concernant Huawei ont déclenché la hausse du yen, rappelant que le différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine reste un risque et que ce risque ne faiblit pas", a déclaré Junichi Ishikawa chez IG Securities.

TAUX

Les tensions commerciales, la crise italienne et le PIB britannique provoquent un afflux vers les actifs refuge, au premier rang desquels les emprunts souverains, italiens exceptés.

Ainsi, le rendement du 10 ans américain est en recul de 1,2 point de base à 1,7035%. Il avait touché 1,595% mercredi, au plus bas depuis octobre 2016 avant de remonter mais il est bien parti pour une deuxième perte hebdomadaire d'affilée, qui serait la plus vive depuis près de huit ans selon des données de Refinitiv.

Le rendement du 30 ans laisse quatre points de base à 2,2078%. Il était tombé à 2,123% mercredi, non loin de son plus bas record de 2,089% insrit en juillet 2016, selon des données Refinitiv.

En Europe, le rendement du Bund à 10 ans a cédé deux points de base à -0,578%. Le 10 ans italien a au contraire bondi de 27 points de base à 1,814%, un pic de cinq semaines, et l'écart de rendement ("spread") entre les titres à dix ans italiens et allemands a atteint un pic à 237 points de base, non loin des 240 pdb que certains analystes considèrent comme une résistance..

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont en nette reprise, soutenus par une baisse des stocks européens et par les anticipations d'une nouvelle réduction de la production de la part de l'Opep, passant outre un rapport défavorable de l'AIE.

Des données d'Euroilstock montrent que les stocks de brut et de produits raffinés de 16 pays européens étaient en juillet légèrement inférieurs à leur niveau du mois de juin.

L'Arabie saoudite compte maintenir ses exportations en deçà des sept millions de barils par jour (bpj) en août et en septembre pour rééquilibrer le marché et contribuer à résorber les stocks mondiaux excédentaires, a déclaré un responsable pétrolier saoudien.

La demande mondiale a augmenté sur les cinq premiers mois de l'année à son rythme le plus faible depuis la crise financière de 2008, a fait savoir l'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui met en cause les signes de plus en plus nombreux de ralentissement économique et la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

L'AIE a en outre abaissé de 100.000 barils par jour (bpj) sa prévision de croissance de la demande pour l'ensemble de l'année, à 1,1 million de bpj. Pour 2020, elle table sur une hausse de la demande de 1,3 million de bpj, soit 50.000 de moins que précédemment.

Le Brent gagnait autour de 2%, et le WTI texan 1,7% environ.

METAUX

L'or, valeur refuge par excellence, tire parti du contexte macroéconomique et géopolitique troublé, l'once dépassant à nouveau les 1.500 dollars, en hausse de 0,22%.

(Édité par Marc Angrand)

par Wilfrid Exbrayat