LONDRES (Reuters) - La demande mondiale de gaz naturel devrait baisser cette année, puis croître lentement au cours des trois années suivantes, alors que la guerre en Ukraine fait grimper les prix et suscite des inquiétudes quant aux perturbations de l'approvisionnement, selon des données l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Dans son rapport trimestriel sur le gaz, l'AIE indique que la demande mondiale de gaz devrait diminuer de 0,5% cette année. De 2021 à 2025, elle devrait augmenter de 140 milliards de mètres cubes (mmc) au total.

Ce chiffre représente moins de la moitié de la hausse de 370 milliards de mètres cubes enregistrée au cours des cinq années précédentes.

La baisse de la croissance de la demande résulte principalement d'une activité économique plus faible et d'un passage du charbon ou du pétrole au gaz plus faible en raison des prix élevés du gaz dans le monde, indique le rapport.

La région Asie-Pacifique et le secteur industriel sont les principaux moteurs de cette croissance, représentant respectivement 50% et 60% de l'augmentation jusqu'en 2025.

L'objectif de l'Union européenne d'éliminer toutes les importations de gaz en provenance de Russie avant la fin de la décennie signifie que les exportations russes par gazoduc vers l'UE pourraient chuter de plus de 55% d'ici 2025 par rapport aux niveaux de 2021.

Toutefois, ils pourraient chuter de 75% - de 120 mmc en 2021 à 30 mmc en 2025 - si les flux de gaz russe étaient complètement interrompus.

Les prix de gros du gaz élevés en Europe impliquent que l'UE attire des quantités record de cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL). La demande européenne de GNL devrait dépasser les ajouts de capacité d'approvisionnement cette année et pourrait représenter plus de 60% de la croissance nette du commerce mondial de GNL jusqu'en 2025.

À l'échelle mondiale, les ajouts de capacité de GNL devraient ralentir au cours des trois prochaines années en raison de la réduction des plans d'investissement, à cause de la baisse des prix du GNL au milieu de la dernière décennie et des retards de construction après les restrictions liées au COVID-19.

(Reportage Nina Chestney; version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)