par Matthieu Protard

Le texte, qui définit l'organisation et les pouvoirs du nouvel organe central des deux banques mutualistes, sera débattu à l'Assemblée nationale lors de 5 séances publiques prévues jusqu'à mercredi, la première débutant lundi dans la soirée à 21h30. Il sera transmis en juin pour examen par le Sénat.

Le projet de loi, présenté par la ministre de l'Economie Christine Lagarde, a été adopté le 5 mai dernier sans modifications majeures par la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Le nouveau groupe, dont la création effective est prévue pour fin juin, doit encore recevoir l'agrément du Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (CECEI), la commission européenne devant de son côté donner son feu vert à l'apport de 5 milliards d'euros par l'Etat français.

François Pérol, l'ancien conseiller de l'Elysée dont le parachutage à la tête des deux banques mutualistes début mars avait provoqué un véritable tollé, s'est défendu la semaine dernière d'avoir créé un nouvel organe central aux pouvoirs élargis au détriment des banques et des caisses régionales.

"Il ne sera ni plus ni moins centralisateur qu'un autre, car les deux groupes sont coopératifs et décentralisés", a-t-il déclaré dans une interview aux Echos du 14 mai.

Le patron des Banques populaires et des Caisses d'épargne a d'ores et déjà nommé la direction générale de la nouvelle banque et confié fin avril la direction financière à Nicolas Duhamel, l'ancien directeur financier de La Poste.

NOUVELLES PERTES POUR NATIXIS

Les Banques populaires et les Caisses d'épargne ont vu l'an dernier leurs comptes virer dans le rouge, plombés par les pertes de leur filiale Natixis dont elles détiennent ensemble 71,31% du capital, s'ajoutant pour l'Ecureuil à la perte de trading de 751 millions d'euros d'octobre 2008.

Natixis a encore accusé une perte nette de 1,8 milliard d'euros sur les trois premiers mois de 2009, signant un quatrième trimestre consécutif dans le rouge.

La banque va être de nouveau recapitalisée à hauteur de 3,5 milliards d'euros d'ici à fin juin.

Ecarté fin avril de la direction générale de la banque, Dominique Ferrero a été remplacé par Laurent Mignon, ancien associé gérant de la banque Oddo et ancien dirigeant de la compagnie d'assurance AGF.

François Pérol a promis aux actionnaires de Natixis de redresser la banque, tout en prévenant que de nouvelles dépréciations d'actifs seraient passées dans ses comptes.

Les Banques populaires et les Caisses d'épargne avaient annoncé en octobre 2008, en pleine crise financière internationale, leur intention de fusionner leurs organes centraux, la Banque fédérale des Banques populaires et la Caisse nationale des Caisses d'épargne.

Après plusieurs mois d'intenses négociations autour du périmètre de la fusion et de la valorisation des actifs apportés, les deux banques ont été contraintes par le gouvernement d'accélérer leur rapprochement, finalement détaillé le 26 février dernier.

Edité par Benjamin Mallet