Février : premières salves et menaces ciblées
Le 1er février, Trump frappe fort en imposant des droits de douane de 25% sur les importations mexicaines et sur la plupart des produits canadiens, ainsi qu’une taxe de 10% sur les biens en provenance de Chine. Il justifie ces mesures par la nécessité de lutter contre l’immigration illégale et le trafic de fentanyl. Deux jours plus tard, il suspend temporairement les menaces envers le Mexique et le Canada, leur accordant une trêve de 30 jours en échange de concessions sur la sécurité aux frontières. En revanche, aucun accord de ce type n’est conclu avec la Chine.
Le 7 février, Trump repousse l’application des droits de douane sur les colis à faible valeur provenant de Chine, dans l’attente d’un dispositif de collecte fiscale adapté. Le 10 février, les droits sur l’acier et l’aluminium passent à un taux uniforme de 25%, sans exceptions.
Mars : durcissement progressif
Le 3 mars, Trump annonce que les droits de 25% sur le Canada et le Mexique prendront effet dès le lendemain, tout en doublant ceux sur les produits chinois liés au fentanyl (20%). Deux jours plus tard, il concède un délai d’un mois pour certains véhicules canadiens et mexicains, après un échange avec les dirigeants de General Motors, Ford et Stellantis. Le 6 mars, les produits relevant du pacte commercial nord-américain sont temporairement exemptés.
Le 26 mars, le président dévoile une taxe de 25% sur les voitures et camionnettes importées.
Avril : tournant global et instabilité
Le 2 avril marque un nouveau cap avec l’imposition de droits de douane globaux de 10% sur toutes les importations américaines, accompagnés de surtaxes ciblées sur les principaux partenaires commerciaux. Une semaine plus tard, après un effondrement des marchés mondiaux, Trump suspend pendant 90 jours la majorité des tarifs ciblés mais maintient le taux global de 10%.
Le 9 avril, les droits sur les produits chinois bondissent à 125%, ce qui, ajoutés aux surtaxes précédentes, les portent à 145%. Quatre jours plus tard, des exemptions sont accordées pour certains appareils électroniques comme les smartphones et ordinateurs, principalement importés de Chine.
Le 22 avril, le gouvernement ouvre des enquêtes de sécurité nationale visant les importations de produits pharmaceutiques et de semi-conducteurs, prélude à de nouveaux droits de douane sur ces secteurs stratégiques.
Mai : tensions tous azimuts et trêve sino-américaine
Le 4 mai, Trump impose une taxe de 100% sur tous les films produits hors des États-Unis. Cinq jours plus tard, un accord commercial partiel est conclu avec le Royaume-Uni. Celui-ci maintient un tarif de 10% sur les exportations britanniques vers les États-Unis, tout en élargissant l’accès aux produits agricoles et en réduisant les droits prohibitifs sur les véhicules britanniques.
Le 12 mai, une trêve temporaire est signée entre Washington et Pékin : les droits américains sur les produits chinois retombent à 30% (contre 145%), et la Chine abaisse les siens à 10% (contre 125%). Le 13 mai, les tarifs sur les petits envois chinois (valeur inférieure à 800 dollars) sont réduits à 54%, contre 120% auparavant.
Enfin, le 23 mai, Trump annonce qu’il recommandera l’imposition de droits de 50% sur tous les produits en provenance de l’Union européenne à partir du 1er juin. Il menace aussi Apple d’un tarif de 25% sur les iPhones vendus aux États-Unis s’ils ne sont pas fabriqués localement.
Un nouvel ordre commercial incertain
Ce cycle d’escalades tarifaires, de trêves éphémères et d’exemptions sectorielles redessine profondément le paysage économique mondial. La stratégie commerciale de Donald Trump, reposant sur des mesures unilatérales, génère une volatilité extrême et remet en question des décennies de libéralisation des échanges. Les entreprises mondiales sont désormais confrontées à un environnement instable, dans lequel chaque tweet présidentiel peut modifier les règles du jeu.