Les principales Bourses européennes évoluent dans le vert en début de séance jeudi, profitant de l'annonce par la Chine d'une hausse inattendue de ses exportations en avril, qui rassure temporairement les investisseurs sur l'ampleur de la crise économique en cours et son impact sur la santé financière des sociétés cotées.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,63% à 4.461,24 points après une heure d'échanges. A Londres, le FTSE 100 prend 0,31% et à Francfort, le Dax avance de 0,8%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,59%, le FTSEurofirst 300 de 0,44% et le Stoxx 600 de 0,56%.

Les exportations chinoises ont progressé en avril de 3,5% en rythme annuel, leur première croissance depuis décembre dernier, alors que les économistes interrogés par Reuters anticipaient une contraction de 15,7% sur un an après un déclin de 6,6% en mars.

Par ailleurs, l'indice PMI Caixin-Markit du secteur des services est remonté à 44,4 le mois dernier après 43 en mars.

"La hausse surprise des exportations chinoises constitue la bonne nouvelle du jour et s'explique certainement en grande partie par le fait que les exportateurs ont cherché à compenser les pénuries du premier trimestre liées aux contraintes d'approvisionnement, note Saxo Bank. En revanche, cette hausse est vouée à être de courte durée car le commerce international, notamment en Asie du Sud-Est, reste plombé par l'épidémie de coronavirus et le maintien de mesures de confinement strictes dans certains pays."

Cette bonne surprise chinoise relègue au second plan les déclarations de Donald Trump alimentant les doutes sur la pérennité de l'accord commercial de "phase 1" signé en janvier par Washington et Pékin.

Sur le front macroéconomique en Europe, la Banque d'Angleterre a laissé sa politique monétaire inchangée, comme attendu, mais se dit prête à agir si nécessaire et précise que son scénario de base prévoit une chute de 14% du produit intérieur brut (PIB) britannique cette année.

En Allemagne, la production industrielle a chuté de 9,2% en mars, la plus forte baisse d'un mois sur l'autre enregistrée depuis le début de la série statistique en 1991.

Mais le chiffre du jour pourrait une nouvelle fois être celui des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, toujours attendues à des niveaux exceptionnellement élevés (3,0 millions selon le consensus Reuters).

VALEURS

Dans l'actualité toujours très nourrie des résultats, le sidérurgiste ArcelorMittal gagne 3,29%, la plus forte hausse du CAC 40, après avoir battu le consensus au premier trimestre.

Parmi les valeurs françaises qui profitent de leurs publications, Rubis prend 3,89% et Nexans 4%. Le premier a vu son chiffre d'affaires progresser de 19% au premier trimestre, le second dit négocier un prêt garanti par l'Etat.

Ailleurs en Europe, le brasseur Anheuser-Busch Inbev s'adjuge 2,55% et le spécialiste du prêt-à-porter en ligne Zalando 9,96%, la meilleure performance du Stoxx 600.

A la baisse, Legrand cède 1,73% après des prévisions sombres pour le trimestre en cours et Air France-KLM abandonne 3,43% après avoir creusé ses pertes et dit envisager des réductions d'effectifs.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo, qui a rouvert ses portes après cinq jours de fermeture pour cause de jours fériés, a gagné 0,28%, les indicateurs chinois lui ayant permis de se redresser après un début de séance difficile.

En Chine, le SSE Composite de Shanghaï a clôturé en recul de 0,2%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini sur une note mitigée mercredi, la progression des grandes valeurs technologiques ayant été contrebalancée en toute fin de séance par les propos de Donald Trump mettant en doute la pérennité de l'accord commercial signé en début d'année avec la Chine.

L'indice Dow Jones a cédé 0,91%, soit un repli de 218,45 points, à 23.664,64 points et le S&P-500, plus large, a perdu 20,02 points, soit -0,70%, à 2.848,42 mais le Nasdaq Composite a avancé de 45,27 points (+0,51%) à 8.854,39 points.

Ce dernier a été soutenu par la hausse des géants de la "tech" comme Microsoft (+0,98%), Apple (+1,03%) et Amazon (+1,44%).

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans est pratiquement inchangé à -0,494% mais son équivalent italien est remonté au-dessus de 2% pour la première fois depuis le 24 avril, signe que les tensions persistent sur le marché obligataire de la zone euro trois jours après le jugement de la cour constitutionnelle allemande sur les achats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE).

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se stabilise à 0,7092% après être monté mercredi à 0,743%, son plus haut niveau depuis six semaines, en réaction à l'annonce d'une augmentation marquée du montant des prochaines adjudications du Trésor.

CHANGES

Le dollar est quasiment stable face à un panier de devises de référence (+0,06%).

L'euro peine cependant à repasser durablement au-dessus de 1,08 dollar, toujours affaibli par les doutes sur la BCE et la cohésion de la région suite à la décision de la justice allemande.

La livre sterling, elle, monte face au billet vert et à la monnaie unique après les décisions de la Banque d'Angleterre.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est reparti à la baisse après avoir brièvement profité des statistiques du commerce extérieur chinois, qui ne suffisent pas à compenser l'annonce d'une quinzième semaine consécutive de hausse des stocks aux Etats-Unis (+4,6 millions de barils pour le brut).

Le Brent abandonne 0,54% à 29,56 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,42% à 23,89 dollars.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)