La semaine passée a principalement été marquée par la remontée des rendements obligataires souverains. Le taux 10 ans US a ainsi progressé de 13pb, ce qui porte sa hausse à 42pb depuis le début de l'année et à 82pb depuis son point bas d'août 2020, observe Florian Roger, responsable de la Stratégie et de la Recherche chez Exane Solutions.

Selon ce dernier, cette dynamique devrait se poursuivre du fait des perspectives d'accélération de la croissance nominale au second semestre 2021 (et des surprises macro-économiques positives qu'il prévoit sur la croissance réelle et sur l'inflation).

Comme l'indiquait Exane Solutions dans son outlook 2021, la hausse des taux constitue un des principaux risques pour le scénario macro-financier de 2021 car cela peut raviver les inquiétudes quant à la valorisation de certains segments de marché (en particulier les actions technologiques américaines).

Il faudra donc que la Fed pilote la courbe des taux, en amenant le marché obligataire à marquer des paliers de décompression et en prévenant un durcissement des taux réels. 

Florian Roger estime que si le taux 10 ans US venait à dépasser 1,5%/1,6% d'ici deux mois, la hausse des taux réels provoquerait un regain de volatilité. Pour la fin de l'année, il révise sa cible pour le taux 10 ans américain de 1,5% à 1,75%, sachant que la hausse des prix des commodities le conduit parallèlement à relever ses prévisions d'inflation (il conserve donc la même hypothèse quant à l'évolution des taux réels).

Concernant la courbe des taux, les anticipations de sortie de crise sanitaire suite à la découverte d'un vaccin contre la Covid-19 ont amené les investisseurs à considérer l'hypothèse d'un tapering de la Fed. La pentification a alors été plus marquée sur le segment 5-10 ans (en particulier sur les maturités 5/7 ans).

Les perspectives d'accélération de la croissance nominale au second semestre 2021 devraient conduire les investisseurs à davantage intégrer dans leurs prévisions des hausses de taux de la Fed. Le segment (2-5) ans devrait alors plus fortement se pentifier. Historiquement, cela se révèle plutôt favorable aux financières conclut Florian Roger.