Londres (awp/afp) - La livre britannique était en forte hausse face au dollar jeudi, profitant du recul du billet vert et de la démission de la Première ministre Liz Truss, dont le mandat éclair a encore affaibli une économie britannique fragile.

Vers 15H35 GMT (17H35 à Paris), la livre britannique grimpait de 0,68% à 1,1295 dollar, après avoir brièvement dépassé 1% de hausse, à 1,1336 dollar. Elle était stable face à la monnaie européenne (+0,07% à 87,05 pence pour un euro).

"Bien que la démission de Liz Truss (...) laisse le Royaume-Uni sans dirigeant alors qu'il est confronté à d'énormes défis économiques, budgétaires et financiers, les marchés semblent soulagés", estime Paul Dales, de Capital Economics.

La Première ministre britannique s'est finalement résignée jeudi à démissionner après seulement six semaines à Downing Street, dans un pays en pleine crise économique et sociale.

"Le tumulte politique au Royaume-Uni ne disparaîtra pas de sitôt", affirme Edward Moya, analyte d'Oanda.

Pour Jonas Goltermann de Capital Economics, les perspectives de la livre demeurent en effet "précaires". Les analystes rappellent que l'économie britannique reste menacée, avec une inflation au plus haut en 40 ans au Royaume-Uni, à 10,1%, et une croissance à bout de souffle.

Côté politique monétaire, les investisseurs s'attendent à ce que la Banque d'Angleterre (BoE) relève ses taux début novembre.

Mais Ben Broadbent, gouverneur adjoint de la BoE, a prévenu qu'il restait "à voir si l'ampleur de la hausse répondrait aux attentes du marché", avec un pic prévu à 5,25%.

Il souligne que l'incertitude quant à la politique budgétaire qui règne au Royaume-Uni rend difficile de prévoir la politique monétaire.

Le yen et le yuan ont atteint de nouveaux plus bas face au dollar avant de remonter, profitant de prises de bénéfices sur le billet vert sans rassurer quant aux perspectives des deux plus grandes devises asiatiques.

Le yen gagnait 0,09% à 149,76 yens pour un dollar, après avoir reculé jusqu'à 150,08 yens, un niveau plus vu depuis 1990.

Le yuan offshore, qui circule en dehors de Chine continentale et qui est échangé de manière plus libre que sur le marché intérieur, prenait 0,19% à 7,2145 yuans pour un dollar, après avoir reculé à 7,2790 yuans, un nouveau plus bas depuis 2010 et l'ouverture des échanges de cette forme de la devise chinoise.

En Chine, les confinements répétés et la faiblesse du marché immobilier inquiètent.

"Un vent de pessimisme plane depuis le début de semaine alors que le Congrès quinquennal du Parti communiste qui se déroule actuellement en Chine n'indique aucun changement en matière de politique sanitaire", a commenté Guillaume Dejean, analyste de Western Union.

Du côté du yen, qui souffre de la politique monétaire ultra-souple de la Banque du Japon par rapport à celle de la Réserve fédérale américaine (Fed), les cambistes guettaient toute intervention des autorités.

"Tout le monde se demande si le passage de 150 yens, un chiffre rond, va déclencher une intervention", a résumé Ulrich Leuchtmann, analyste de Commerzbank, qui rappelle que le gouvernement était intervenu sur le marché des changes fin septembre quand la devise avait franchi les 146 yens.

Mais selon lui, le ministre des Finances cherche à "surprendre le marché" en "rendant difficile un pari sur la baisse du yen en raison du risque d'une intervention gouvernementale". Le gouvernement pourrait donc prendre son temps.

        Cours de jeudi Cours de mercredi

        15H35 GMT               21H00 GMT

EUR/USD 0,9825                  0,9773

EUR/JPY 147,15                  146,50

EUR/CHF 0,9832                  0,9813

EUR/GBP 0,8705                  0,8711

USD/JPY 149,76                  149,90

USD/CHF 1,0007                  1,0041

GBP/USD 1,1295                  1,1219

afp/rp