Dans ce genre de marché baissier, les investisseurs sont à la recherche du moindre signal positif susceptible d'inverser la tendance. C'est une technique qui marche à 100%, ou plutôt qui finit toujours par marcher : il y a un moment où l'on touche le fond. L'avantage des marchés boursiers, c'est que le plancher suivant est toujours plus haut que le précédent, pour peu qu'on laisse filer le temps nécessaire. C'est la raison pour laquelle en dépit des épisodes chroniques de panique boursière, les graphiques d'indices à long terme ressemblent à une belle pente haussière.

Hier, le rouge était encore de mise un peu partout et les tentatives de rebond ont été avortées aux Etats-Unis. La séance a été modérément volatile avec une courbe intraday du Nasdaq qui a sûrement un nom officiel en analyse technique. Mais comme je suis totalement inculte en la matière, je vous laisse imaginer des oreilles de chat, parce que c'est à ça que ça ressemble. Ce qui signifie que la séance s'est clôturée en bas d'oreille, et en baisse dans le cas qui nous intéresse. L'indice technologique américain a perdu 0,44% et l'indice large S&P500 quelque 0,6%. C'est un signe d'accalmie par rapport aux séances précédentes, mais les investisseurs n'ont pas eu le rebond technique qu'ils espéraient au lendemain d'un plongeon de 5%.

Les grosses valeurs technologiques ont continué à corriger, ce qui n'arrange évidemment pas les affaires des indices aux Etats-Unis. Environ la moitié de la baisse enregistrée cette année par le S&P500 est imputable à 8 valeurs et l'autre moitié aux 492 autres. C'est le calcul réalisé par le Wall Street Journal entre le 1er janvier et le 17 mai. Il montre que Microsoft, Apple, Amazon, Alphabet, Meta Platforms, Tesla, Nvidia et Netflix ont "coûté" 6,82% à l'indice, quand toutes les autres contribuaient au passif à hauteur de 6,92%. Sur la période concernée, le S&P500 perdait environ 13,8% (ce chiffre s'est accru au cours des deux dernières séances).

J'ai quand même une bonne nouvelle ce matin : les marchés disposent d'un signal positif qui a permis aux indicateurs avancés occidentaux de se redresser et aux places asiatiques de finir la semaine dans le vert. La Chine a réduit son taux de référence pour les prêts hypothécaires à cinq ans cette nuit, pour soutenir un secteur immobilier fragilisé. Et là vous vous dites "on voit mal comment ça va régler les maux inflationnistes du monde, ils sont un peu fêlés ces financiers". Evidemment ça n'a l'air de rien comme ça. D'ailleurs, c'est peut-être le cas. Mais dans leur grande quête de branches auxquelles se rattraper, les investisseurs sont prêts à saisir la moindre brindille en ce moment. Plus sérieusement, il y a sur l'étagère des facteurs de risques actuels de la finance mondiale pas mal de trucs empilés, notamment l'inflation, le risque de récession ou les pénuries. Il y a aussi la faible dynamique économique chinoise, faite d'un cocktail de crise immobilière, de politiques punitives envers le numérique et de politique zéro -covid. Ainsi toute mesure en faveur de la relance, même partielle comme cette action timide sur les taux à 5 ans, est accueillie positivement. Un esprit malicieux pourrait arguer que c'est une mesurette qui montre que la banque centrale chinoise ne veut toujours pas dégainer un plan de soutien d'envergure, mais on se contente de peu en ce moment sur les places boursières.

Donc bilan de la mesurette, le Nikkei 225 japonais gagne 1,2% ce matin, l'ASX 200 australien 1,1%, le Hang Seng de Hong Kong 2% et le CSI300 de Shanghai 1,4% à l'heure où j'écris ces lignes. Les indicateurs avancés occidentaux en profitent pour s'ancrer dans le vert à l'aube de cette journée de compensation puisque nous sommes le 3e vendredi du mois, jour d'arrivée à échéance des dérivés sur indices.

La toile de fond reste inchangée : des sociétés commencent à décevoir sur leurs résultats, la pression inflationniste est partout et la banque centrale américaine multiplie les sorties pour faire comprendre au marché qu'elle est passée du quoi qu'il en coûte pour doper l'économie au quoi qu'il en coûte pour faire ployer les prix. Dans un tel contexte, il est probablement important d'avoir des fragments de bonnes nouvelles auxquels se raccrocher. Le CAC40 gagnait 0,4% à 6300 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Il n'y aura pas d'indicateur majeur aujourd'hui, hormis les prix à la production allemands et les ventes de détail britanniques dès 8h00. Tout l'agenda macro ici.

L'euro remonte autour de 1,0571 USD. L'once d'or s'échange à 1841 USD, en nette accélération sur la séance d'hier. Le pétrole campe sur ses positions, avec un Brent de Mer du Nord à 111,19 USD le baril et un brut léger américain WTI à 108,77 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans recule à 2,84%. Le bitcoin se négocie autour de 30 100 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adux : GreenSome Finance reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 3,27 à 3,51 EUR.
  • Akzo Nobel : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 112 à 110 EUR.
  • Atlas Copco : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours ajusté de 600 à 110 SEK, après le split de l'action.
  • Claranova : Kepler Cheuvreux démarre le suivi à l'achat en visant 6 EUR.
  • CRH : Jefferies reste à l'achat avec un objectif relevé de 53,10 à 54,80 EUR.
  • Hikma : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 2950 à 2290 GBp.
  • Iberdrola : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 11,50 à 12 EUR.
  • Lagardère : AlphaValue passe d'alléger à acheter en visant 32,30 EUR.
  • Lonza : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 650 CHF.
  • NatWest : Investec passe de conserver à acheter en visant 245 GBp.
  • NFON : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 23 à 20 EUR.
  • Rockwool : Société Générale passe de vendre à conserver en visant 2000 DKK.
  • Royal Mail : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 650 à 575 GBp.
  • Sika : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 325 à 370 CHF.
  • STMicroelectronics : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 60,60 à 67,60 EUR.
  • Talanx : Deutsche Bank reprend le suivi à conserver en visant 45 EUR.
  • Telia : UBS passe de neutre à achat.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Sébastien Proto pourrait succéder à Frédéric Oudéa à la tête de la Société Générale, entérinant une continuité interne.
  • Le CHMP de l'EMA recommande la mise sur le marché du Xenpozyme de Sanofi.
  • Richemont propose l'ancien patron d'Hermès à son conseil d'administration.
  • Français Laroze sera le prochain directeur financier de Vivendi.
  • La CMA britannique étudie l'impact sur la concurrence du rachat d'Equans (Engie) par Bouygues.
  • Air France-KLM discute avec Apollo d'une injection de 500 M€ au capital d'une filiale de moteurs de rechange.
  • Electricité de France estime le budget de la centrale nucléaire britannique d'Hinkley Point C à 25/26 Mds£.
  • Gaztransport & Technigaz retenu pour un nouveau méthanier en Corée.
  • Bic veut réduire de 5% ses émissions de GES de scope 3 d'ici 2030.
  • Tikehau Ace Capital entre au capital du Groupe Bt2i aux côtés des actionnaires historiques.
  • Un directeur général délégué pour Vergnet.
  • McPhy muscle son équipe de direction.
  • Transition Evergreen obtient le label Greenfin.
  • Capelli signe une acquisition foncière à Howald City, dans la ville de Luxembourg.
  • Biosynex prend 75% de la société anglaise BHR Pharmaceuticals.
  • Broadpeak lance son Introduction en Bourse sur Euronext Growth.
  • Energisme a publié ses comptes.

Dans le monde

Résultats des entreprises

Annonces importantes (et autres)

Lectures