Assurément quelque chose se joue aujourd’hui aux Etats-Unis. On en vient même à se demander si l’issue du scrutin sera respectée ! De là à dire que les rouages de la machine démocratique américaine s’enrayent, il n’y a qu’un pas. Fleurissent dans les médias des reportages sur des milices privées et des citoyens Américains déclarant qu’ils sont prêts à se “défendre”, à “prendre les armes”. Conjointement à cette volée de nouvelles inquiétantes - qui laissent penser que cette élection présidentielle est peut être plus cruciale que les précédentes - on apprend que cette campagne aura coûté pas moins de 11 milliards de dollars soit 50% de plus que les élections précédentes. Les sources de financement sont entièrement privées, ce qui laisse penser que certains ont des intérêts à défendre. D’autant que 75 % des fonds récoltés proviennent de moins de 1% de la population…

Trump : le Bilan économique 

S’il faut accorder quelque chose au président Trump, c’est bien que Wall Street a connu une croissance record durant sa mandature. Des taux très faibles couplés au boom des valeurs technologiques et aux politiques de réduction d’impôts du locataire de la maison blanche ont fait grimper les indices américains comme l’atteste le graphique ci-dessous.

Le S&P 500 gagne plus de 53% depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Le Nasdaq composite bat tous les records avec une performance de plus de 111%, largement porté par les “FAANGs” (Facebook, Amazon, Apple, Netflix, Google) ! Les places Européennes font franchement pâle figure à côté. Le Stoxx Europe 600 affiche une performance de près de 14%.

Si la finance a bénéficié de la mandature Trump, qu’en est-il des flux commerciaux? C’est une autre histoire. L’America First s’est transformé en un jeu perdant-perdant pour tout le monde et particulièrement pour les échanges sino-Américains. Ce nouveau mode de relations commerciales est parti pour durer selon ING. L’augmentation des tarifs douaniers et la guerre commerciale menées par Donald Trump et Xi Jinping ont pesé sur les échanges entre les deux pays. Avant la pandémie, les importations américaines vers la Chine avaient diminué de 12% par rapport à 2017. Dans le sens inverse on observe la même tendance puisque la Chine a répondu aux taxations américaines sur ses produits par des taxations sur les produits américains.

Et pendant ce temps en Russie

Le rouble russe s'est fortement déprécié par rapport au dollar ces dernières semaines. Les facteurs déterminants de cette chute sont notamment la forte baisse du cours du pétrole brut, ainsi qu'une augmentation des cas de covid dans la Fédération et à l'étranger . Importante aussi, les perspectives de victoire de Joe Biden et d'une politique plus ferme envers la Russie font craindre de nouvelles frictions entre les deux pays.

Le ministre de l’energie Russe a rencontré les compagnies pétrolières nationales pour envisager de reconduire les réductions de la production et ce afin de maintenir les cours à flot en ces temps d’incertitude. Dans le passé la Russie a souvent traîné des pieds lorsqu’il s’agissait de prolonger la réduction de la production. Elle est à l’initiative aujourd’hui, tout change donc ! L’OPEP+ ne se réunira que le 30 Novembre et c’est seulement à ce moment-là que nous saurons si la réduction de la production est effectivement prolongée.

La production en croissance en Europe

L’activité manufacturière a bien tenu en Europe. L’indice PMI a atteint 54,8 points, son plus haut depuis plus juillet 2018. En France, il augmente aussi légèrement passant de 51,2 en septembre à 51,3 en octobre. Les Allemands font office de bons élèves et voient passer leur indice à 58,2 en octobre contre 56,4 le mois précédent. La prochaine enquête risque d’être plus problématique, avec le retour des mesures de confinement.