À Paris, l'indice CAC 40 se replie de 0,20% à 4.858,02 points vers 08h40 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,18% et à Londres, le FTSE perd 0,29%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,23%, le FTSEurofirst 300 perd 0,37% et le Stoxx 600 recule de 0,07%.

En dépit du rebond récent des marchés d'actions mondiaux, les inquiétudes fondamentales des investisseurs n'ont pas disparu en 2019: l'économie chinoise est bien en phase de ralentissement, de même que l'économie mondiale, le conflit commercial entre Washington et Pékin n'est pas encore réglé et l'issue du Brexit demeure hautement incertaine.

Le "plan B" dévoilé lundi par la Première ministre britannique Theresa May, après le rejet massif par la Chambre des communes de son projet de divorce avec l'Union européenne, n'a pas permis de démontrer une réelle avancée.

Theresa May a déclaré qu'elle tenterait de sortir de l'impasse sur le Brexit en essayant d'obtenir de nouvelles concessions de l'UE et s'est refusée à exclure une sortie sans accord.

"Pour être honnête, cela ne semble pas si différent de son premier plan", observe David Madden, chez CMC Markets, qui estime que la situation n'a pas véritablement changé.

Selon la presse italienne, la Commission européenne pourrait par ailleurs réduire de moitié sa prévision de croissance pour l'Italie cette année à 0,6% ou "légèrement moins".

VALEURS

La montée en puissance des publications de résultats en Europe ne permet pas de reléguer au second plan les préoccupations macroéconomiques, mais elle anime néanmoins la cote.

En tête du Stoxx 600, Hugo Boss (+5,34%) et Logitech (+4,2%) se distinguent après la publication de leurs performances trimestrielles.

A contrario, IG Group chute de 8,26% après l'annonce d'une baisse de son bénéfice semestriel et UBS recule de 4,66% après une performance au quatrième trimestre inférieure aux attentes.

La banque suisse entraîne l'ensemble du secteur bancaire dans son sillage: l'indice Stoxx des banques cède 1,14%, plus fort repli sectoriel en Europe, avec des replis de plus de 3% pour Deutsche Bank ou de 2% pour BNP Paribas.

A Paris, Remy Cointreau (-1,74%) figure parmi les plus fortes baisses du SBF 120, après avoir ouvert brièvement dans le vert, l'annonce de solides ventes en Chine ne suffisant pas à apaiser les craintes d'un éventuel impact d'un ralentissement prononcé de la deuxième économie mondiale.

Le secteur aérien profite pour sa part d'une note sectorielle de Morgan Stanley qui a relevé sa recommandation à "pondération en ligne" sur Air France-KLM (+2,25%) et sur Lufthansa (+1,1%).

A Paris, Soitec (+3,65%) profite du relèvement de ses prévisions après une solide performance au troisième trimestre.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,47%, rattrapée par la morosité ambiante sur les perspectives de croissance mondiale, après avoir touché la veille un plus haut d'un mois.

En Chine, l'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a plié de 1,33%.

Le président chinois Xi Jinping a mis en garde lundi contre les risques imprévus ("black swan") sur une économie en proie à des changements profonds et difficiles, a rapporté l'agence Chine nouvelle.

Cet avertissement intervient après l'annonce que la croissance chinoise était tombée en 2018 à un plus bas depuis près de trente ans.

A WALL STREET

La Bourse de New York est restée fermée lundi en raison d'un jour férié; les contrats à terme sur les principaux indices signalent une ouverture mardi en repli de 0,6% à 0,7%.

TAUX

Le regain d'aversion au risque favorise le repli des rendements obligataires, comme le 10 ans américain qui perd plus de trois points de base pour retomber à moins de 2,75%.

Le marché obligataire américain était fermé lundi et n'avait pas encore réagi à l'annonce des chiffres de la croissance chinoise et aux prévisions du FMI.

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, suit la tendance et retombe à 0,24%.

CHANGES

Les devises refuges, comme le yen, profitent du manque d'appétence des investisseurs pour les actifs risqués. La devise nippone avance de 0,25% face au dollar.

Autre actif jugé sûr, le billet vert a touché un nouveau plus haut depuis le 4 janvier face à un panier de devises de référence.

L'euro se replie notamment de 0,1% face au dollar, autour de 1,1350, ce qui porte son repli à 1,9% depuis son pic annuel, à 1,157, le 10 janvier.

Les cambistes seront attentifs à la publication, à 10h00 GMT, de l'indice allemand ZEW du sentiment des investisseurs pour le mois de janvier.

De son côté, la livre sterling se replie de 0,2% face au dollar, à 1,2860, effaçant sa progression de la veille à la suite des annonces de Theresa May sur le Brexit.

PÉTROLE

Les craintes sur la croissance affectent les cours du brut, un ralentissement de l'économie étant susceptible de peser sur la demande mondiale de pétrole.

Le baril de Brent retombe vers le seuil des 62 dollars et celui du brut léger américain (WTI) cote autour de 53,30 dollars.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault