LONDRES, 12 décembre (Reuters) - Il faudrait une dégradation sensible des finances publiques de la France pour qu'un déclassement de la note souveraine soit envisageable, a déclaré S&P Global mercredi.

Standard & Poor's a donné une note "AA" à la France, assortie d'une perspective stable, mais le mouvement des "Gilets jaunes" a obligé le président Emmanuel Macron à libérer 10 milliards d'euros pour augmenter le SMIC et financer divers allègements fiscaux.

La crainte de voir les mesures de réduction des coûts de la santé et des retraites édulcorées a provoqué une hausse des coûts d'emprunt mais, du point de vue des notes de la France au moins, il n'y a aucune menace dans l'immédiat, a dit l'agence de notation.

"La note de la France est au milieu de la fourchette de notation (AA stable); il faudrait donc sans doute une belle dégradation pour qu'elle évolue en territoire négatif", a expliqué à Reuters Roberto Sifon-Arevalo, analyste sur les dettes souveraines de S&P.

Le ratio de la dette de la France, qui approche les 100% du PIB, est plus élevé que celui de bien d'autres pays mais S&P pense que le gouvernement "amortira" ce supplément de dépense en faisant des coupes ou en augmentant les revenus ailleurs.

Concernant le risque relatif à la réforme des retraites et de la santé, Sifon-Arevalo ajoute : "Nous analyserions le degré d'édulcoration et ce qui serait fait, éventuellement, pour le compenser sans quoi on réagirait prématurément et ça nous voulons l'éviter". (Marc Jones, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)