Les responsables de la région pétrolière du Khuzestan, où se trouve Abadan, ont déclaré que le bilan s'était alourdi à 29 morts et 37 blessés dans l'effondrement lundi de l'immeuble résidentiel et commercial de 10 étages. Jusqu'à présent, 13 personnes ont été arrêtées pour violation des règles de construction, ont-ils dit.

Les autorités chargées d'enquêter sur la catastrophe ont arrêté le maire actuel et l'ancien maire d'Abadan ainsi que plusieurs autres employés municipaux, sur fond d'accusations selon lesquelles les avertissements de sécurité ont été ignorés.

Le gouvernement a annoncé une journée de deuil national dimanche en l'honneur des victimes de l'effondrement, selon les médias d'État.

L'agence Fars a déclaré qu'une manifestation à Abadan vendredi soir a tourné à la violence lorsque la foule a forcé le passage dans les ruines du bâtiment, où les opérations de sauvetage se poursuivaient. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des coups de semonce, a-t-elle précisé.

Des images diffusées sur les médias sociaux ont montré des personnes courant pour se mettre à l'abri. On pouvait entendre des cris de "Ne tirez pas, ne tirez pas" et le bruit des coups de feu. Reuters n'a pas pu authentifier ces images de manière indépendante.

Une vidéo non vérifiée de la ville portuaire de Mahshahr, dans le Khuzestan, montrait des manifestants criant : "Ils ont volé le pétrole et le gaz, ils ont pris notre sang".

Des marches de solidarité avec les manifestations d'Abadan ont également été organisées dans plusieurs régions voisines du Khuzestan ainsi qu'à Shahin Shahr, dans le centre de l'Iran, et dans la ville méridionale de Shiraz, selon d'autres publications non vérifiées sur les médias sociaux.

Le premier vice-président Mohammad Mokhber a déclaré vendredi à la télévision d'État qu'il pensait que la "corruption généralisée" entre le constructeur, l'entrepreneur et les organismes de supervision était responsable de la catastrophe.

Comme lors des précédentes manifestations contre la hausse des prix des denrées alimentaires, les résidents ont signalé des services Internet perturbés, une tentative apparente d'empêcher l'utilisation des médias sociaux pour organiser des rassemblements et diffuser des vidéos. Les responsables nient avoir bloqué l'accès à Internet.