La décision du "Brexit Party" britannique de ne pas s'opposer aux députés conservateurs sortants aux élections de décembre, qui devrait profiter à Boris Johnson, a toutefois mis un peu de baume au coeur des investisseurs.

À Paris, le CAC 40 a terminé sur une hausse symbolique de 0,07% (4,12 points) à 5.893,82 points après avoir successivement abandonné jusqu'à 0,31% puis repassé brièvement le seuil des 5.900 points pour la première fois depuis juillet 2007.

A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,48% avec la hausse de la livre sterling et à Francfort, le Dax a reculé de 0,23%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,08%, le FTSEurofirst 300 0,03% et le Stoxx 600 0,02%.

La Bourse de Madrid a abandonné 0,06% au lendemain d'élections législatives remportées par le Parti socialiste (PSOE) sans lui donner la majorité parlementaire qu'il espérait obtenir.

En Asie, le marché de Hong Kong a abandonné 2,62% après de nouvelles manifestations marqué par des tirs à balles réelles des forces de l'ordre sur des manifestants ayant fait au moins un blessé.

L'indice SSE Composite de la Bourse de Shanghai a fini la journée sur un recul de 1,83%.

Cette remontée de la tension à Hong Kong, qui fait de nouveau craindre une intervention en force de Pékin, s'ajoute aux doutes persistants sur l'issue des discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis après les déclarations de Donald Trump expliquant que Washington ne signerait un accord avec la Chine qu'à la condition qu'il soit favorable aux Etats-Unis.

"Ce n'est pas une mauvaise nouvelle mais elle n'est pas bonne non plus, ce qui explique que l'on assiste à des prises de bénéfice", explique David Madden, de CMC Markets en rappelant que les volumes d'échanges sont limités par les célébrations de la fin de la Première Guerre mondiale.

A Paris, les volumes sur le CAC ont en effet représenté à peine la moitié de leur moyenne quotidienne des trois derniers mois.

VALEURS

La plus forte baisse sectorielle du jour en Europe a touché les matières premières, dont l'indice Stoxx affiche en clôture une baisse de 1,44%. Les groupes miniers Antofagasta et Glencore ont perdu respectivement 3,02% et 3,5%.

A Paris, Accor (-2,34%), lanterne rouge du CAC 40, a souffert de l'abaissement de la recommandation de Citigroup à "neutre" contre "acheter".

A la hausse, la chaîne britannique de boulangeries Greggs a bondi de 16,54% après avoir relevé sa prévision de bénéfice.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le rouge: le Dow Jones cédait 0,36%, le Standard & Poor's 500 0,34% et le Nasdaq Composite 0,31%.

Les secteurs de l'énergie et de l'industrie perdaient plus de 0,5%.

A la hausse, Walgreens Boots Alliance prenait 5,82%, de loin la plus forte hausse du Dow Jones, en réaction aux informations de Bloomberg selon lesquelles le groupe de pharmacies et de "drugstores" a été approché par KKR (-0,75%) en vue d'un rachat par endettement (LBO) qui serait le plus important jamais lancé.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le produit intérieur brut (PIB) britannique a vu son expansion revenir au troisième trimestre à 1% en rythme annuel, un chiffre inférieur aux attentes et le plus faible depuis début 2010.

CHANGES

Le dollar était orienté à la baisse au moment de la clôture des places européennes, avec un repli de 0,18% pour l'indice mesurant ses fluctuations face à un panier de référence.

L'euro en profitait pour remonter autour de 1,1035, s'éloignant du plus bas de près d'un mois touché vendredi à 1,1015.

La séance est surtout marquée par la hausse de la livre sterling après l'annonce par Nigel Farage, le chef de file du "Brexit Party", que son mouvement ne présentera pas de candidats dans 317 circonscriptions détenues par le Parti conservateur lors des législatives anticipées du 12 décembre.

La devise britannique a pris jusqu'à 1% face au dollar et inscrit un plus haut de six mois face à l'euro.

TAUX

Le regain d'aversion au risque a favorisé la remontée des rendements obligataires: en fin de séance en Europe, celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, prenait deux points de base à -0,246% et son équivalent français 2,5 points à 0,049%.

La hausse a été plus marquée pour les rendements des pays du sud de l'Europe: le dix ans espagnol, dopé par l'incertitude politique à Madrid, a pris plus de trois points de base à 0,433% et l'italien huit points à 1,352%.

Le marché obligataire américain reste fermé ce lundi pour le "Veterans Day".

PÉTROLE

Le prix du baril, qui cédait plus de 1% à mi-séance en Europe, a réduit ses pertes après la publication de données d'un cabinet spécialisé montrant une baisse des stocks à Cushing, dans l'Oklahoma, référence pour les contrats à terme sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).

Le Brent abandonne 0,16% à 62,41 dollars le baril après être revenu à 61,57 et le WTI cède 0,37% à 57,03 dollars après un plus bas à 56,25.

(Édité par)