par Marc Angrand

Wall Street est attendue en hausse timide mardi dans le sillage des Bourses européennes, Paris exceptée, les craintes d'une "deuxième vague" de contaminations au coronavirus incitant de nombreux investisseurs à la prudence au vu du niveau relativement élevé retrouvé par les marchés d'actions.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais suggèrent une progression de 0,2% environ à l'ouverture.

À Paris, le CAC 40 perd 0,23% à 4.479,73 points vers 11h05 GMT alors qu'à Londres, le FTSE 100 prend 0,83% et à Francfort, le Dax avance de 0,32%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,31%, le FTSEurofirst 300 de 0,44% et le Stoxx 600 de 0,42%.

Si ce dernier accuse encore un repli de plus de 20% par rapport à son record de la mi-février, la baisse n'est plus que de 13,5% pour le Standard & Poor's 500 et de moins de 7% pour le Nasdaq Composite.

Alors que cette semaine s'annonçait comme celle de la levée partielle des mesures de confinement dans plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis, les dernières heures ont été marquées par l'annonce de nouveaux cas de COVID-19 à Wuhan, berceau de la pandémie mondiale, par l'apparition d'un nouveau foyer d'infection à Séoul et par celle d'une augmentation du taux de contamination (R0) en Allemagne, qui alimentent les craintes d'une "deuxième vague".

Cette hypothèse occulte, pour une partie des investisseurs, la perspective d'une reprise de l'activité économique et s'ajoute au regain d'inquiétude des derniers jours sur le dossier des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine comme sur la cohésion de la zone euro après le jugement de la Cour constitutionnelle allemande sur la Banque centrale européenne (BCE).

"Ces problématiques pourraient atténuer l'optimisme des investisseurs alors que les perspectives bénéficiaires des entreprises sont médiocres et les valorisations encore assez chères", note ainsi Jean-Marie Mercadal, directeur général en charge des gestions d'OFI Asset Management.

Sur le front des tensions commerciales, la Chine a fait un petit pas en avant en publiant une liste de 79 produits américains exemptés de droits de douane punitifs.

Côté macroéconomie, l'annonce d'une baisse plus forte qu'anticipé des prix à la production chinois en avril (-3,1% sur un an) ajoute aux craintes de dégradation durable de la situation du secteur industriel dans le pays.

VALEURS EN EUROPE

Les publications de résultats, qui restent nombreuses en Europe, suscitent des réactions contrastées: à Paris, Engie cède ainsi 4,04% après un premier trimestre pénalisé par l'impact de la pandémie de coronavirus, dans les activités de services notamment.

Autre frein pour le CAC 40, Arcelormittal perd 2,62% au lendemain du placement de deux milliards de dollars, d'actions et d'obligations convertibles.

Le groupe industriel allemand Thyssenkrupp chute quant à lui de 10,86% après avoir dit anticiper une lourde perte opérationnelle sur le trimestre en cours.

A la hausse, Alstom (+6,07%) et Iliad (+5,33%) profitent en revanche de leurs publications.

La plus forte progression du Stoxx 600 est pour le groupe allemand de télévision ProSiebenSat.1, qui bondit de 12,87% après la montée de KKR à son capital à hauteur de 5,2%.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence européens sont en légère hausse, à -0,491% pour le Bund allemand à dix ans et -0,003% pour son équivalent français, tandis que celui des Treasuries de même maturité est pratiquement inchangé à 0,7193%.

Parallèlement, le dix ans italien, qui avait bondi de 10 points lundi, se stabilise autour de 1,88%.

CHANGES

Le dollar cède un peu de terrain face à un panier de devises de référence (-0,21%) mais son repli est limité par les déclarations de plusieurs responsables de la Réserve fédérale excluant le recours à des taux d'intérêt négatifs.

L'euro remonte ainsi à 1,0836 dollar (+0,28%).

PÉTROLE

Le marché pétrolier profite de l'annonce inattendue lundi par l'Arabie saoudite d'une réduction d'un million de barils par jour (bpj) de sa production de brut en juin, qui ramènera ses pompages à 7,5 millions de bpj et à laquelle les Emirats arabes unis et le Koweït ont emboîté le pas.

Le Brent gagne 2,9 % à 30,49 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 5,39% à 25,44 dollars.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)