Paris (awp/afp) - La prudence l'a emporté jeudi sur les marchés européens, inquiets des tensions sino-américaines et d'une situation sanitaire toujours difficile, malgré une petite éclaircie dans le secteur privé en zone euro.

Paris a perdu 1,15%, Francfort 1,41% et Londres 0,86%. Milan a aussi reculé de 0,73% et Madrid a fini à l'équilibre (+0,04%). Zurich était fermé en ce jour férié de l'Ascension.

Après des gains importants en début de semaine, les marchés ont adopté "une approche plus timide dans les échanges", a observé Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group.

"Les craintes de tensions accrues entre les États-Unis et la Chine" ont notamment joué, selon lui.

Le président américain Donald Trump a encore haussé le ton mercredi en affirmant que c'était "+l'incompétence de la Chine+, et rien d'autre, qui avait provoqué cette tuerie de masse mondiale!"

Sur le front sanitaire, la journée de jeudi a été marquée par le franchissement d'un seuil tristement symbolique avec plus de 5 millions de cas de Covid-19 à l'échelle mondiale.

Selon David Madden, un analyste de CMC Markets, "les investisseurs redoutent que les déconfinements génèrent une seconde vague de contamination".

En matière d'indicateurs, il y a en revanche eu une petite éclaircie puisque l'activité du secteur privé dans la zone euro a continué à se contracter en mai, mais à un rythme moindre qu'en avril, grâce à la levée progressive des mesures de confinement, selon la première estimation jeudi de l'indice PMI composite du cabinet Markit.

"C'est un pas dans la bonne direction" même si "l'état actuel des lieux" est plutôt à la contraction de l'économie, a estimé Neil Wilson, analyste chez markets.com.

Côté emploi aux États-Unis, le pays enregistré plus de 2,43 millions de nouvelles demandes d'allocation chômage la semaine dernière, un niveau toujours exceptionnel et légèrement supérieur aux attentes.

L'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des États-Unis) est pour sa part restée dans le rouge en mai pour le troisième mois d'affilée.

Les investisseurs suivront par ailleurs avec intérêt, comme toujours, une intervention du patron de la Fed Jerome Powell dans la soirée, en ouverture d'un débat sur l'impact de la pandémie.

Sur le marché de la dette, qui sert de refuge en cas d'agitation, la morosité a entraîné une détente des taux d'emprunt à dix ans en particulier celui de l'Allemagne.

Saint-Gobain en tête

Du côté des valeurs, l'indice parisien CAC 40 a fait le grand écart entre un bond de la Compagnie de Saint-Gobain (+4,87% à 26,07 euros) et le plongeon de Unibail-Rodamco-Westfield (-8,16% à 41,52 euros).

A Londres, EasyJet a bondi (+4,43% à 574,80 pence), après avoir annoncé une reprise des vols à partir du 15 juin, principalement au Royaume-Uni et en France, avec des mesures sanitaires, laissant espérer un lent retour à la normale dans le transport aérien.

A l'inverse Whitbread a chuté de 12,36% à 2.491,64 pence. Le gestionnaire des hôtels Premier Inn va lever pour un milliard de livres d'actions afin de renforcer ses finances et être prêt pour la reprise de ses activités.

afp/rp