Wall Street est attendue dans le vert et les Bourses européennes progressent à mi-séance lundi, les dernières nouvelles en date sur la santé de Donald Trump et l'actualité des fusions-acquisitions en Europe redonnant de l'allant aux marchés après une fin de semaine dominée par les préoccupations politiques et économiques.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,6% à 1%.

A Paris, le CAC 40 gagne 0,98% à 4.871,91 points vers 11h05 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,68% et à Francfort, le Dax avance de 0,86%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,81%, le FTSEurofirst 300 de 0,59% et le Stoxx 600 de 0,81%.

Trois jours seulement après son hospitalisation pour cause d'infection par le coronavirus, Donald Trump pourrait quitter dans la journée le centre médical militaire Walter Reed de Bethesda, dans la banlieue de Washington, ont laissé entendre ses médecins dimanche. Le président américain est en outre allé saluer ses sympatisants rassemblés devant l'hôpital, sans toutefois quitter sa voiture.

Ces informations ont rassuré les investisseurs qui avaient craint vendredi que son entrée à l'hôpital ne marque le début d'une période de vive instabilité politique aux Etats-Unis à un mois de l'élection présidentielle.

La hausse des actions est toutefois tempérée par les nouvelles mesures de prévention de l'épidémie prises en France, en Espagne ou encore à New York pendant le week-end, qui confirment que la crise sanitaire est encore loin d'être jugulée.

Les chiffres définitifs des indices PMI des services et composites en Europe sont en outre venus rappeler aux investisseurs que la reprise économique restait fragile: le PMI composite de la zone euro, bon indicateur de l'évolution de l'activité globale, est revenu à 50,4 en septembre contre 51,9 en août, un niveau qui ne traduit qu'une maigre croissance.

"Nous nous attendons toujours à ce que la reprise dans la zone euro, à court terme, soit fragile, volatile et sans doute irrégulière, avec des risques orientés à la baisse", commentent les économistes de Barclays dans une note.

Les marchés attendent à 14h00 GMT l'indice ISM des services aux Etats-Unis, que le consensus Reuters attend également en repli.

VALEURS EN EUROPE

La quasi-totalité des grands secteurs de la cote européenne progressent, la meilleure performance étant pour celui du tourisme et des loisirs, dont l'indice Stoxx gagne 2,6%.

Les banques (+1,66%) profitent quant à elles de l'annonce d'un nouveau projet de fusion dans le secteur en Espagne, entre Unicaja et LiberbankC>, qui prennent respectivement 14,05% et 14,66%. A Paris, Société générale (+3,75%)et BNP Paribas (+3,03%) figurent dans le peloton de tête du CAC 40.

Egalement dans l'actualité des fusions-acquisitions, le groupe suisse de boutiques hors taxes Dufry bondit de 17,49% après l'annonce de l'entrée d'Alibaba à son capital et le spécialiste italien des paiements Nexi s'adjuge 1,72% après l'annonce de son rapprochement avec son compatriote SIA.

A la baisse, Cineworld chute de 39,3% avec l'annonce de la fermeture de toutes ses salles de cinéma au Royaume-Uni et aux États-Unis, nouvelle conséquence de la crise sanitaire.

TAUX Les rendements obligataires de référence de la zone euro se stabilisent non loin des plus bas de deux mois environ touchés la semaine dernière après l'annonce d'un net ralentissement de l'inflation sous-jacente dans la région, qui a conforté le scénario de nouvelles mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE) d'ici la fin de l'année.

Celui du Bund allemand à dix ans s'affiche à -0,53% après être revenu vendredi à -0,537%, au plus bas depuis le 5 juillet.

Le dix ans américain, lui, remonte à 0,7154%.

CHANGES

Le regain d'appétit pour les actifs à risque pénalise le dollar, qui abandonne 0,26% face à un panier de devises de référence, un mouvement qui permet à l'euro de remonter à 1,1756 après être brièvement revenu sous 1,17 vendredi.

"Comme la santé du président (Trump, ndlr) semble s'améliorer, l'appétit pour le risque augmente et les investisseurs se sentent moins obligés de rechercher la sécurité des actifs libellés en dollars", résume Ricardo Evangelista, analyste senior d'ActivTrades.

PÉTROLE

Les nouvelles rassurantes sur la santé de Donald Trump permettent aussi au marché pétrolier de repartir de l'avant et d'effacer les pertes subies vendredi.

Ce rebond est aussi alimenté par la poursuite d'un conflit social dans le secteur pétrolier norvégien qui a conduit plusieurs compagnies à interrompre la production de certains gisements.

Le Brent gagne 3,74% à 40,74 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 4,21% à 38,61 dollars. L'un et l'autre avaient perdu plus de 4% vendredi.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand