Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,5% environ après la clôture en forte hausse de vendredi (+1,42% pour le Standard & Poor's 500) en réaction aux chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,25% à 5.501,86 points vers 11h20 GMT après avoir perdu jusqu'à 0,48%. À Francfort, le Dax prend 0,33% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,34%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,52%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,32% et le Stoxx 600 de 0,41%. Ce dernier a perdu 2,95% sur l'ensemble de la semaine dernière, son recul hebdomadaire le plus marqué depuis début août.

Alors que des représentants américains et chinois doivent reprendre les discussions dans la journée pour préparer la rencontre à haut niveau prévue jeudi et vendredi à Washington, les investisseurs doutent de leur capacité ouvrir la voie à un compromis.

L'éventail des sujets que Pékin est prêt à aborder s'est considérablement restreint, ont indiqué ces dernières semaines des hauts représentants chinois à des interlocuteurs américains, selon Bloomberg. Toujours selon l'agence de presse, le vice-Premier ministre chinois Liu He a déclaré qu'il présenterait aux négociateurs américains une offre n'incluant aucun engagement de réforme de la politique industrielle chinoise.

La menace d'une nouvelle escalade dans le conflit continue donc d'alimenter les pronostics économiques pessimistes.

"Notre scénario de base prend comme hypothèse que tous les droits annoncés jusqu'à présent seront mis en oeuvre comme prévu, ce qui signifie que d'ici au 15 décembre, presque toutes les importations depuis la Chine seront soumises à des droits de douane", explique UBS dans une note sur l'économie américaine. "Dans ce cas, nous prévoyons un fort ralentissement de la croissance au premier semestre 2020 avec des risques élevés de récession."

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, doit de nouveau s'exprimer en public à partir de 17h00 GMT.

En Europe et en Asie, les indicateurs économiques du jour ne sont guère rassurants: les commandes à l'industrie en Allemagne ont reculé en août, le moral des investisseurs dans la zone euro s'est dégradé plus que prévu ces dernières semaines et au Japon, le gouvernement a revu à la baisse son diagnostic sur la situation économique.

Le Brexit continue par ailleurs de préoccuper les marchés, à moins de quatre semaines désormais de la date du 31 octobre prévue par le gouvernement britannique pour la sortie de l'Union européenne.

VALEURS EN EUROPE

La plus forte hausse sectorielle en Europe est pour le compartiment du pétrole et du gaz, qui prend 0,8% grâce à la remontée du prix du baril.

Plusieurs secteurs défensifs sont eux aussi bien orientés comme les télécommunications (+0,66%), l'alimentation (+0,71%) ou la santé (+0,68%).

Dans la chimie, Bayer se distingue avec un gain de 2,12%, le groupe ayant annoncé le report à février d'un procès aux Etats-Unis mettant en cause le glyphosate, qui devait s'ouvrir le 15 octobre.

A la baisse, Publicis perd 2,94%, la plus forte baisse du CAC 40, pénalisé par l'abaissement de la recommandation de Morgan Stanley à "sous-pondérer".

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro sont orientés à la baisse, à -0,595% pour le Bund allemand à dix ans.

Les titres portugais surperforment après les résultats des élections législatives de dimanche, remportées par les socialistes du Premier ministre sortant même s'ils n'ont pas de majorité absolue.

Le rendement à dix ans américain, lui, est en hausse de plus d'un point à 1,5358%. Outre plusieurs interventions publique de Jerome Powell, le marché attend mercredi le compte rendu de la dernière réunion de la Fed.

CHANGES

Les doutes sur l'issue des discussions commerciales entre Washington et Pékin favorisent la hausse du dollar après quatre séances consécutives de repli face à un panier de devises de référence.

L'"indice dollar" reste cependant près de 0,8% en dessous de son pic de près de deux ans et demi inscrit la semaine dernière.

L'euro s'échange autour de 1,0970 dollar.

Le yuan chinois, toujours sensibles à l'évolution des tensions commerciales, cède près de 0,3% face au billet vert.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en nette hausse et effacent une partie de la baisse de plus de 5,5% subie la semaine dernière, grâce entre autres à un regain d'inquiétude pour l'offre mondiale en raison des tensions en Irak, de la fermeture d'un champ en mer du Nord et de celle d'un important gisement libyen.

Le Brent gagne 0,98% à 58,94 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,19% à 53,44 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand