PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes, Francfort exceptée, évoluent en baisse en début de séance lundi, la perspective d'une prolongation du confinement en Allemagne et de nouvelles turbulences financières en Turquie incitant les investisseurs à la prudence, tandis que les rendements obligataires et les cours du pétrole reculent.

À Paris, le CAC 40 perd 0,53% à 5.965,95 points à 09h10 GMT et à Londres, le FTSE 100 cède 0,34% alors qu'à Francfort, le Dax est à l'équilibre grâce à une nouvelle forte hausse de Volkswagen.

L'indice EuroStoxx 50 abandonne 0,16%, le FTSEurofirst 300 0,13% et le Stoxx 600 0,13%.

La chancelière allemande, Angela Merkel, et les dirigeants des Länder devraient s'accorder dans la journée sur la prolongation pour un cinquième mois des mesures de confinement en vigueur face à l'épidémie de coronavirus, montre un projet de proposition que Reuters a pu consulter.

En France, les autorités envisagent de faire appel à l'armée pour accélérer la vaccination et au Royaume-Uni, la ministre des Affaires sociales a conseillé aux Britanniques d'attendre encore avant de réserver des vacances d'été à l'international.

A ces signaux négatifs sur les perspectives de voir la vaccination à grande échelle favoriser un retour progressif à la normale de l'économie s'ajoute la perspective d'une nouvelle tempête financière en Turquie, où la Bourse d'Istanbul chute de 9,7% tandis que la livre a touché un plus bas historique après le limogeage du gouverneur de la banque centrale samedi.

"Avec l'éviction de Naci Agbal le 20 mars, la Turquie a perdu l'un des derniers piliers de crédibilité institutionnelle qui lui restaient", jugent les analystes de Société générale dans leurs nouvelles perspectives sur les marchés émergents, ajoutant s'attendre à des sorties de capitaux.

VALEURS

Ce dernier facteur pèse sur les valeurs bancaires européennes les plus exposées au marché turc, comme BBVA, qui cède 6,03%, UniCredit (-0,45%) ou ING (-1,22%).

Le compartiment du transport et du tourisme, affecté par les craintes liées à l'actualité de la pandémie, recule de 1,24%. IAG, maison mère de British Airways et Iberia, cède 6,53%, TUI 4,18% et Dufry 4,79%.

A la hausse, le compartiment automobile (+1,11%) profite d'une nouvelle envolée du cours de Volkswagen (+4,29%) et de sa filiale Porsche (+6,12%). Ce facteur l'emporte sur l'annonce d'un incendie sur un site de production de semi-conducteurs du géant Renesas au Japon, qui fait craindre une aggravation de la pénurie de composants dans le secteur.

AstraZeneca prend 1,29% après les conclusions favorables d'un essai à grande échelle de son vaccin contre le COVID-19 aux Etats-Unis.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a terminé en baisse de 2,07%, plombé par les valeurs automobiles après l'incendie chez Renesas. Toyota a perdu 3,26%, Nissan 3,7%.

En Chine, l'indice SSE Composite de Shanghai a gagné 1,14% et le CSI 300 1%, profitant de la hausse des valeurs bancaires et du secteur des infrastructures après le maintien par la Banque populaire de Chine de son principal taux directeur, inchangé depuis 11 mois maintenant.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains préfigurent pour l'instant une ouverture en légère baisse pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 mais en hausse de 0,5% environ pour le Nasdaq.

Vendredi, les trois indices ont déjà fini en ordre dispersé après la décision inattendue de la Fed sur le "ratio de levier supplémentaire" des banques.

L'indice Dow Jones a cédé 0,71% à 32.627,97 points. Le S&P-500 a perdu 0,06%, à 3.913,1 points et le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 0,76% à 13.215,24 points, sur fond de détente des rendements obligataires américains.

TAUX

Les turbulences liées à la Turquie incitent au repli sur les emprunts d'Etat, avec à la clé une baisse des rendements de référence: celui du Bund allemand à dix ans recule de plus de deux points de base à -0,319%, celui des Treasuries de même échéance de cinq points environ à 1,6787%.

CHANGES

La livre turque se déprécie de plus de 10% face au dollar après le changement à la tête de la banque centrale, qui fait craindre un abandon de la politique de remontée progressive des taux visant à juguler l'inflation.

Ces turbulences inattendues favorisent le repli sur les devises jugées les plus sûres, comme le yen et le franc suisse.

Le billet vert est pratiquement inchangé face à un panier de référence et l'euro bouge peu, tout près de 1,19.

PÉTROLE

Le reconfinement partiel en France, la perspective d'une prolongation des restrictions en Allemagne et les interrogations sur la reprise du tourisme estival pèsent sur les cours du pétrole: le Brent abandonne 0,57% à 64,16 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,91% à 60,86 dollars.

AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA

(édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand