Les marchés asiatiques s'ouvrent ce mardi dans un contexte extrêmement difficile de chute des prix des actions et des obligations mondiales, de hausse du dollar et de chute du yen à des niveaux planchers qui, selon de nombreux analystes, entraîneront une intervention directe de la part des autorités japonaises.

Les actions américaines et mondiales sont tombées à leur plus bas niveau depuis deux mois - le S&P 500 a enregistré sa plus forte baisse en deux jours depuis plus d'un an - tandis que le rendement du Trésor américain à 10 ans et l'indice du dollar ont atteint de nouveaux sommets en 2024.

Ce resserrement des conditions financières ne peut que peser sur les marchés asiatiques. L'indice global des conditions financières des marchés émergents de Goldman Sachs a atteint vendredi son plus haut niveau depuis cinq mois et a très certainement continué à augmenter lundi.

C'est dans ce contexte que la Chine publie des données économiques de premier plan, notamment la production industrielle de mars, les ventes au détail, les investissements en actifs fixes et les prix de l'immobilier, qui seront toutes regroupées dans les chiffres de la croissance du PIB du premier trimestre.

Les actions chinoises se sont redressées lundi après que l'autorité de régulation des marchés financiers a publié vendredi un projet de règles visant à améliorer le marché et à protéger les intérêts des investisseurs, mais cet élan ne devrait pas durer.

Les données économiques récentes n'ont pas été à la hauteur des attentes, notamment en ce qui concerne le commerce, qui a connu une forte contraction des exportations, et la croissance du crédit, qui a atteint un niveau record sur une base générale.

La crise immobilière chinoise reste également au premier plan, après que le promoteur immobilier China Vanke, soutenu par l'État, a déclaré qu'il était confronté à une pression à court terme sur les liquidités et à des difficultés opérationnelles. Les actions de la société cotée à Hong Kong ont atteint un niveau record lundi.

Les chiffres officiels de mardi devraient montrer que la croissance de la Chine a ralenti à 4,6 % en glissement annuel, contre 5,2 % au cours des trois mois précédents, ce qui maintient la pression sur les décideurs politiques pour qu'ils dévoilent de nouvelles mesures de relance.

Il s'agirait du taux d'expansion le plus faible depuis le premier trimestre 2023.

La croissance chinoise occupera une place importante dans les discussions entre la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, et les responsables chinois en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale qui se tiendront à Washington cette semaine.

La banque centrale chinoise a fixé lundi le yuan à son niveau le plus bas par rapport au dollar depuis le 25 mars. Le yuan onshore a atteint son niveau le plus bas en cinq mois, proche de 7,24 pour un dollar, juste à l'intérieur de la limite de sa bande de fluctuation quotidienne.

Le yen japonais n'est pas soumis à de telles limites, bien entendu, et même si c'était le cas, la chute incessante de la monnaie cette année les aurait probablement pulvérisées de toute façon.

Une fois de plus, les cambistes seront très attentifs à une intervention des autorités japonaises pour acheter des yens après que le yen a chuté à son plus bas niveau depuis 34 ans, à 154,00 pour un dollar, lundi. Il s'agit de la devise la moins performante du G10 et de la principale devise asiatique cette année.

Tokyo n'a pas encore agi, mais si elle le fait, le retournement du yen pourrait être puissant - les fonds spéculatifs sont assis sur leur plus importante position nette courte en yen depuis 17 ans.

Voici les principales évolutions qui pourraient orienter les marchés mardi :

- PIB de la Chine (T1)

- Production industrielle, ventes au détail, investissements, prix de l'immobilier (mars)

- Confiance des consommateurs indonésiens (mars)