Paris (awp/afp) - Le laboratoire franco-autrichien Valneva chutait de plus de 10% en Bourse lundi matin après avoir détaillé les conséquences financières de la suspension de la production de son vaccin anti-Covid, une décision annoncée cette été.

"Compte tenu de la réduction du volume de commandes de la Commission européenne, Valneva a suspendu la production du vaccin", a confirmé le groupe dans un communiqué publié vendredi soir.

Valneva, qui avait déjà fait part en juillet de cette décision, en a cette fois détaillé les conséquences financières. Le groupe a mis fin à son partenariat avec l'allemand IDT Biologika, le sous-traitant qui produisait la substance active du vaccin, et doit l'indemniser à hauteur d'une quarantaine de millions d'euros.

A 10H56, le titre de Valneva perdait 10,62% à 7,25 euros après avoir dévissé de plus de 12% plus tôt dans les premiers échanges.

Le groupe développe un vaccin anti-Covid à la technologie plus classique que celle employée par les vaccins à ARN messager de Pfizer/BioNTech et Moderna, au coeur des campagnes de vaccination dans les pays occidentaux.

Valneva, dont le vaccin est notamment approuvé dans l'Union européenne (UE) et au Royaume-Uni, a longtemps misé sur le fait que cette technologie plus traditionnelle trouverait sa place en convainquant une partie des vaccino-sceptiques rétifs aux vaccins à ARN messager.

Mais le Royaume-Uni et l'UE ont fait le constat que leurs stocks de vaccins étaient largement suffisants et ont résilié leurs contrats.

L'UE est toutefois revenue en partie sur cette décision pendant l'été, annonçant qu'elle ne ferait que diminuer le montant de sa commande existante. Mais cette réduction s'est avérée drastique - 1,25 million de doses contre 60 millions prévus à l'origine - et a contraint Valneva à suspendre sa production.

"Valneva a commencé à livrer les doses (...) aux États membres européens qui ont commandé le vaccin", soit l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Finlande et la Bulgarie", a précisé vendredi le groupe.

"Parallèlement, la société poursuit ses discussions avec d'autres gouvernements dans le monde, dans le but de vendre environ huit à dix millions de doses des stocks restants sur les marchés internationaux dans les six à douze prochains mois", a-t-il ajouté.

afp/jh