Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,3% à 0,5% après les plus hauts historiques déjà inscrits mercredi.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,36% à 6052,87 points vers 11h15 GMT après avoir atteint, à 6 071,66, son plus haut niveau depuis juillet 2007. À Francfort, le Dax prend 1,19%, au plus haut depuis janvier 2018, et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,55%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,43%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,68% et le Stoxx 600 de 0,37%. Ce dernier a inscrit en matinée un record à 421,43 points.

La période de turbulences dans laquelle étaient entrés les marchés vendredi avec l'assassinat ciblé du général iranien Qassem Soleimani par l'armée américaine semble donc close après la riposte de Téhéran, qui n'a fait aucune victime américaine, et les déclarations de Donald Trump mercredi.

Le tir de deux roquettes sur la "zone verte" à Bagdad dans la nuit n'a pas suffi à raviver l'inquiétude.

"Le marché 'achète' à l'heure actuelle l'histoire d'une réduction de la tension entre les Etats-Unis et l'Iran", constate Hervé Goulletquer, stratège de LBPAM. "Washington paraît prendre note de la réaction militaire mesurée de Téhéran et n'entre pas dans une logique d'escalade guerrière."

L'apaisement de la tension au Moyen-Orient écarte donc au moins pour un temps le risque de voir l'incertitude géopolitique et la hausse des cours du pétrole peser sur une croissance mondiale toujours fragile, comme le montrent la révision à la baisse ce jeudi des prévision de la Banque mondiale ou les chiffres mensuels du commerce extérieur allemand, marqués par un recul des exportations comme des importations.

Le prochain grand rendez-vous pour les marchés sera vendredi la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, en attendant la signature prévue la semaine prochaine de l'accord commercial partiel USA-Chine.

VALEURS EN EUROPE

Le rebond des actions européennes profite en premier lieu aux valeurs technologiques, dont l'indice Stoxx a atteint son plus haut niveau depuis près de 19 ans. Parmi les hausses les plus marquantes, STMicroelectronics s'adjuge 3,13%, la meilleure performance du CAC 40 devant Dassault Systèmes (+2,23%).

Ailleurs en Europe, AMS gagne 3,53%, Infineon 2,18% et Dialog Semi 2,99%.

Dans le transport aérien, Air France-KLM, qui avait cédé près de 8% en quatre séances, reprend 4,51% et Lufthansa 2,93%.

A la baisse, Marks & Spencer, lanterne rouge du Stoxx 600, chute de 8,9% après des ventes décevantes sur la période des fêtes de fin d'année et Sodexo abandonne 5,17%, certains analystes jugeant décevante sa croissance organique hors événements exceptionnels.

TAUX

Le retour sur les actifs risqués fait souffrir les obligations d'Etat, dont les rendements poursuivent leur remontée, un mouvement amplifié par les premières adjudications à long terme de l'année en Espagne et en France.

Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, prend plus de deux points de base à -0,237%, retrouvant son niveau de jeudi dernier, avant la flambée de tension USA-Iran.

Son équivalent français est monté en début de séance à 0,075% avant de revenir sous 0,06%.

Sur le marché américain, le 10 ans, qui avait monté mercredi, se stabilise autour de 1,87%.

CHANGES

Le retour de l'appétit pour le risque pénalise les devises refuges que sont le yen et le franc suisse, ce qui permet au dollar de progresser face à un panier de devises de référence (+0,17%).

Le billet vert cède toutefois un peu de terrain face à l'euro, qui se traite juste au-dessus du seuil de 1,11.

La livre sterling recule de près de 0,5% après les déclarations du gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) laissant entendre que celle-ci pourrait baisser son taux directeur si le risque d'un ralentissement économique durable au Royaume-Uni augmentait.

A la hausse, le yuan a atteint un plus haut de cinq mois face au dollar à 6,9175 sur le marché "offshore".

PÉTROLE

Le marché pétrolier se stabilise après la forte baisse subie la veille en réaction aux signes de reflux des tensions géopolitiques et à la forte hausse des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le cours du baril de Brent prend 0,05% à 65,41 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,18% à 59,72 dollars.

Le premier avait chuté de 4,15% mercredi, le deuxième de 4,93%, sa pire séance depuis la mi-septembre. Le marché pétrolier a désormais effacé tous les gains enregistrés en réaction à la mort du général Soleimani.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)