La Française de l’Énergie ne manque pas de peps pour sa première séance de Bourse ! Peu après l'ouverture, le titre du groupe spécialisé dans le gaz de charbon des anciens bassins houillers français a atteint 32 euros, en hausse de 18,5%. Les investisseurs semblent séduits par la faiblesse du prix des actions du groupe. Ce matin en effet, l'introduction en Bourse de la société lorraine s'est faite au prix de 27 euros par action, dans le bas de la fourchette indicative de l'offre (27-35,50 euros), signe de la difficulté du groupe à trouver de nouveaux actionnaires.

Le groupe qui remet au premier plan le gaz de houille (le grisou) n'a levé que 37,5 millions d'euros à l'issue de son IPO soit 12,5 millions d'euros de moins qu'escompté. Pour mener à bien l'opération, le PDG Julien Moulin a du placer la semaine dernière un ordre de souscription complémentaire pour un montant de 57 000 euros tandis que certains actionnaires se sont engagés à hauteur de 10 millions.

Cette entrée en Bourse n'a pas été rendue facile par le contexte actuel. Les marchés actions sont particulièrement volatils depuis plusieurs mois et la perspective d'une prochaine hausses des taux de la Fed n'encourage guère les investisseurs à prendre des risques.

D'un point de vue sectoriel, le secteur de l'énergie est durement affecté par la chute des prix liée à la faiblesse de la demande et à la concurrence des énergies renouvelables.

Pour autant, le business model du groupe s'inscrit parfaitement dans la problématique qui anime actuellement le secteur européen : la transition énergétique.

Une étude de février 2016 de l'IFEU (Institut für Energie-und Umweltforschung), l'institut allemand de référence dans la recherche dédiée à l'énergie, l'environnement et l'écologie, a mis en évidence le très faible bilan carbone du projet d'exploitation de gaz de houille lorrain par Française de l'Energie. Les résultats révèlent que cette énergie émet en moyenne dix fois moins de CO2 que le gaz naturel importé et consommé en France (principalement en provenance de Norvège, Russie, Pays-Bas, Algérie et Qatar).

Dès lors, La Française de l'Energie, qui ne réalise pas encore de chiffre d'affaires, entend remplacer une partie du gaz importé et consommé en France par ce gaz 'made in France' de qualité et fournir une énergie locale compétitive grâce aux circuits courts d'approvisionnement.

Grâce à son entrée en Bourse, le groupe veut produire à terme 5% de la consommation annuelle de gaz en France, le pays important aujourd'hui près de 100% de ses besoins en la matière.

La Française de l’Énergie a certifié ses premières réserves de gaz de houille sur le bassin lorrain, qui représentent près de six fois la consommation annuelle française.

(P-J.L)