Unilever se distingue mercredi à la bourse d'Amsterdam, grimpant de 2,36% à 49,83 euros l'action. Le groupe anglo-néerlandais a dévoilé ce matin le plan "Clean Future" afin d'abandonner d'ici 2030 l'utilisation de produits chimiques issues de combustibles fossiles dans ses produits ménagers. Une initiative inédite, affirme Unilever, qui prévoit même d'investir 1 milliard d'euros afin de trouver des solutions alternatives et intégrer des ingrédients plus respectueux de l'environnement, dans le but de réduire son empreinte carbone.

"Nous devons arrêter de pomper le carbone du sous-sol alors il y a suffisamment de carbone sur et au-dessus du sol si nous pouvons apprendre à l'utiliser à grande l'échelle", a déclaré Peter ter Kulve, le directeur de la division Home Care du géant des produits de grande consommation.

Au cours de la crise du covid-19, le groupe, qui détient notamment les marques Cif, Skip, Omo ou Persil, a constaté une forte demande pour ses produits de nettoyage. En effet, au cours du second trimestre 2020, les ventes sous-jacentes de l'activité Home Care ont augmenté de 4%, alors que les autres divisions (Beauté-Soin du Corps et Alimentation-Rafraîchissement) ont connu un léger repli.

"Nous sommes incroyablement fiers de jouer notre rôle, en contribuant à la sécurité des personnes dans la lutte contre le covid-19, a ajouté Peter ter Kulve. Mais cela ne doit pas être un motif de complaisance. Nous ne pouvons pas nous laisser distraire face aux crises environnementales auxquelles notre monde - notre maison - est confronté. La pollution. La destruction des habitats naturels. L'urgence climatique. C'est la maison que nous partageons, et nous avons la responsabilité de la protéger".

Car si Home Care représente moins de 20% du chiffre d'affaires d'Unilever au second trimestre 2020, les produits chimiques utilisés dans ses produits d'entretien et de nettoyage représentent 46% de ses émissions de carbone au cours de leur cycle de vie. 

Avec son plan "Clean Future", Unilever espère ainsi réduire de 20% son empreinte carbone. Le groupe travaille dans ce sens avec de plusieurs sociétés dans le monde, notamment en Slovaquie, où il s'est associé à un spécialiste des biotechnologies, Evonik Industries, pour développer la production de rhamnolipides, un tensioactif renouvelable et biodégradable déjà utilisé dans son liquide vaisselle Sunlight au Chili et au Vietnam.

A terme, Unilever a pour ambition d'atteindre la neutralité carbone de tous ses produits d'ici 2039, d'émettre zéro gaz à effet de serre dans sa chaîne de production d'ici 2030, ou encore de diviser par deux l'utilisation de plastique dans ses emballages d'ici 2025.