Lazard Frères Gestion a annoncé ses perspectives économiques et financières pour 2016. La croissance mondiale devrait dépasser légèrement 3% avec une accélération de la croissance en Europe tandis que la Chine devrait continuer d'être pénalisée par le rééquilibrage de son économie de l'industrie vers le service.

Par ailleurs, cette année s'annonce marquée par l'actualité politique, le Royaume-Uni devra voter son statut de membre de l'UE et les Etats-Unis éliront leur prochain président fin 2016. De plus, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Asie pourraient aussi être sources de volatilité.

S'agissant de la Chine, le gestionnaire d'actifs juge limité le risque de hard landing. Certes il y a une dépréciation du yuan, mais celle-ci n'est pas le signe d'une montée des inquiétudes autour de l'économie. Selon lui, elle est la conséquence d'une modification de la politique de change de la banque centrale, qui pilote désormais le yuan face à un panier de devises. Ainsi, le yuan a été stable en 2015 et la dépréciation récente est moins importante.

Concernant les États-Unis, son économie se trouve en milieu de cycle avec 220 000 créations d'emplois en moyenne ces six derniers mois. Si ce rythme se maintient, le taux de chômage devrait baisser sous les 4,7% au printemps 2016, passant en dessous du taux d'équilibre selon la réserve fédérale. De plus, la situation financière des ménages s'est nettement améliorée et devrait contribuer à une diffusion des gains de pouvoir d'achats en 2016. La croissance devrait donc rester solide et permettre à la Fed de remontrer ses taux au rythme annoncé.

Enfin, en Europe, la reprise économique suit son cours. Les indices des directeurs d'achat restent ainsi cohérents avec une croissance de 2%. Les flux de crédit continuent par ailleurs de s'améliorer. La zone euro va bénéficier aussi pleinement de la baisse du prix du pétrole et des autres matières premières.

En revanche, dans les pays émergents, la croissance va rester hétérogène. Le facteur discriminant est l'exposition à la baisse des cours des matières premières. La croissance devrait donc rester faible en Europe émergente avec le repli attendu de l'inflation en Russie et en Amérique latine. Côté Asie, la croissante sera résiliente, les pays de cette région ayant assoupli leur politique monétaire.

S'agissant des perspectives de marchés à douze mois, les actions devraient être volatiles en raison des inquiétudes sur la croissance. Mais il s'agit de la classe d'actifs dont la valorisation est la plus proche de la normale et qui offre une prime de risque importante par rapport aux autres actifs. Les marchés actions de la zone euro devraient continuer d'être soutenus par un environnement économique favorable et par la croissance des résultats. En effet, le taux de marge des entreprises de la zone euro est encore très bas comparé à celui des entreprises américaines.

Quant aux marchés obligataires, ils restent sous influence de la Fed. La remontée des taux long américains risque de pousser les taux longs dans la zone euro à la hausse. En zone euro, il peut être intéressant de se positionner sur les dettes subordonnées financières qui offrent un complément de rendement toujours important avec un risque systémique faible.