Francfort (awp international/afp) - Le bitcoin n'en finit plus de monter. Dimanche en milieu de journée, la crypdodevise avait fait une pointe jusqu'à 57'800 dollars, un peu plus que son plus haut de samedi (57'500). Elle était redescendue un peu à environ 57'200 dollars. A la fin de la semaine passée, le bitcoin avait franchi pour la première fois la barre des 55'000 dollars et sa capitalisation de marché avait dépassé 1000 milliards de dollars.

Dans le sillage du bitcoin, d'autres cryptodevises ont le vent en poupe, comme l'etherum, Bifinance Coin ou Polkadot. Cela a pour effet que la part du bitcoin à l'ensemble du marché des cryptodevises a un peu diminué, malgré l'envolée de son cours. Selon le site internet www.coinmarketcap.com cette part était récemment d'un peu plus de 60%, contre plus de 70% il y a quelque temps.

Pour rappel, en octobre dernier, le bitcoin valait encore environ 10'000 dollars. Il s'était envolé à plus de 20'000 dollars à mi-décembre et avait franchi en quelques jours en janvier les marques de 30'000 puis de 40'000 dollars. Après une phase de consolidation jusqu'à début février, les cours sont repartis à la hausse et le bitcoin a franchi les 50'000 dollars il y a une semaine.

Elon Musk s'en mêle

Vendredi, Elon Musk, dont l'entreprise Tesla a participé à la hausse des prix en annonçant avoir acheté 1,5 milliard de dollars en bitcoin, a défendu la décision de son groupe sur Twitter.

"Quand la monnaie souffre d'un taux d'intérêt négatif, il faudrait être idiot pour ne pas regarder ailleurs", a-t-il argumenté, ajoutant que le "bitcoin est presque aussi naze que la monnaie fiduciaire, j'insiste sur le +presque+".

Les adeptes du bitcoin voient dans le réseau décentralisé, créé par des anonymes en 2008, un moyen de se prémunir contre les actions des banques centrales.

Le nombre maximal de bitcoins en circulation a été fixé à 21 millions, un montant gravé dans le marbre sur ce réseau décentralisé où personne n'a la main sur la politique monétaire.

Dans les derniers mois, de nombreuses entreprises financières ont également montré leur intérêt pour le bitcoin.

Du géant du paiement en ligne Paypal en octobre au mastodonte des fonds d'investissement BlackRock fin janvier, en passant par la plus vieille banque de Wall Street BNY Mellon, de nombreux acteurs financiers américains ont annoncé préparer le lancement de services permettant d'acheter, de vendre ou d'utiliser des cryptomonnaies.

Plus que Tesla, moins que Google ___

Mais la croissance insatiable du bitcoin inquiète des observateurs du marché, qui estiment qu'avec un prix qui a quintuplé en un an, une forte correction, voire l'explosion d'une bulle, est probable.

"Les tweets de Musk ont tout changé dans les dernières semaines, nous n'avons pas affaire à des achats rationnels", estime un courtier en cryptomonnaies qui a demandé à garder l'anonymat.

Les banques centrales, quant à elles, critiquent régulièrement les cryptomonnaies, à l'image de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde qui a qualifié le bitcoin d'"actif hautement spéculatif" en février.

afp/rp