L’Europe boursière a quasiment ignoré les tensions sur les taux hier, en poursuivant son ascension. A tel point que le CAC40 vient de s’offrir cinq séances consécutives dans le vert. Aux Etats-Unis, après la correction de vendredi, les indices se sont montrés plus hésitants hier. Le S&P500 a fini en hausse symbolique de 0,01% mais le Dow Jones (-0,06%) et le Nasdaq Composite (-0,28%) ont perdu du terrain. La remontée du rendement des obligations à dix ans du gouvernement américain est sur toutes les lèvres, puisqu’il a failli accrocher les 3%. En fin de séance, les Treasuries ont toutefois eu tendance à s’assagir à 2,9752%. Mais il ne fait aucun doute que la pente des taux demeurera une thématique majeure dans les semaines qui viennent, en particulier à l’approche des échéances macroéconomiques et monétaires américaines.

L’autre sujet de la semaine, si l’on excepte la réunion de la Banque centrale européenne jeudi, c’est la pluie de résultats trimestriels d’entreprises qui s’abat sur les Etats-Unis, puisque plus du tiers de l’indice S&P500, environ 180 sociétés, s’est donné rendez-vous d’ici vendredi. Les marchés seront particulièrement à l’affût des chiffres des grandes « technos » américaines. Alphabet, la maison-mère de Google, a essuyé les plâtres hier soir en annonçant sa meilleure croissance trimestrielle depuis quatre ans, signe que l’entreprise tourne à plein régime. Mais les analystes ont aussi souligné que cette expansion se fait à un coût de plus en plus élevé. « 2018 a l’air d’être une année d’investissement, dans la mesure où la société s’attache à relever plusieurs défis », explique ce matin l’analyste Brent Thill, qui suit le dossier pour Jefferies. Google relève le gant face à la menace Amazon ou à la nécessité d’accélérer le développement de certaines divisions internes (YouTube, Waymo, équipements…). Cela n’empêche pas Thill de continuer à recommander à ses clients d’acheter la valeur en visant 1.360 USD. Dans le secteur, Facebook et Twitter prendront le relai demain, avant Amazon, Intel et Microsoft jeudi.

En Europe ce matin, les indicateurs avancés sont encore haussiers, hormis en Suisse. A Tokyo, le Nikkei 225 a gagné 0,86% en clôture, grâce à la baisse du yen, qui a profité aux sociétés tournées vers l’export. Le CAC40 est attendu en légère hausse.

Les temps forts économiques du jour

Deux événements principaux aujourd’hui pour les investisseurs. L’indice Ifo allemand du climat des affaires d’avril, qui prend le pouls des chefs d’entreprise outre-Rhin, sera publié à 10h00. Le consensus vise 102,7 points après 103,2 points en mars. Aux Etats-Unis, l’indice de confiance des consommateurs américains accaparera l’attention à 16h00, plus que les ventes de logements neufs et l’indice manufacturier de la Fed de Richmond.

Les principaux changements de recommandations

• Morgan Stanley reste à pondération en ligne sur Air France KLM mais réduit de 13 à 10,30 euros son objectif.
• JP Morgan abaisse son objectif de 35 à 29 euros sur JCDecaux en restant neutre.
• William O’Neill & Co démarre le suivi de Thales à l’achat, sans donner d’objectif de cours.
• Kepler Cheuvreux passe de conserver à acheter sur Unibail en visant 222 euros.
• HSBC reste acheteur d’Unibail mais réduit de 260 à 245 euros son objectif.
• Oddo BHF passe d’achat à neutre sur Vilmorin, valorisé 75 euros contre 88 euros précédemment.

L’actualité des sociétés

Le rythme des publications accélère, aussi, en Europe. En France, après Michelin et Unibail hier soir, PSA a dévoilé ses chiffres ce matin. Le groupe de luxe Kering attendra pour sa part la clôture. Parmi les valeurs moyennes, Eurofins et Plastic Omnium ont aussi annoncé leurs trimestriels ce matin. Volvo, SAP, Iberdrola, Santander et Akzo Nobel sont les autres têtes d’affiche du vieux continent. Il sera aussi question ce 24 avril de Vivendi, avec la tenue de l’assemblée générale de Telecom Italia, qui s’annonce aussi intéressante qu’houleuse avec la fronde menée par le fonds Elliott. A Londres, c’est une audition parlementaire qui fait couler beaucoup d’encre ce matin, celle d’Alexandr Kogan. Si ce nom ne vous dit rien, celui de Cambridge Analytica vous rafraîchira la mémoire : c’est le scientifique qui a conçu l’application par laquelle cette entité a siphonné des millions de données d’utilisateurs Facebook. Il va s’expliquer devant les députés britanniques en fin de matinée. Enfin, la colère gronde chez les personnels d’une grande compagnie européenne. Mais détrompez-vous, il ne sera pas ici question d’Air France (où la colère n’en gronde pas moins) mais de la low-cost Ryanair : des navigants de plusieurs pays européens sont réunis pour organiser une grève commune. Enfin, Sanofi est allé chercher son nouveau patron de la R&D, un rôle crucial dans une pharma, chez le concurrent Roche.